Re: Stella Alpina 2019 : 13 et 14 juillet
Posté : 09 juin 2019, 15:53
jbt
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jbt a écrit :Jipé a écrit :bonjour fab,
je serais intéressé, mais n'ayant jamais participé à ce type d’événements peux tu m'en dire un peu plus :
l'hébergement est sous la tente que chacun amène ?
Pas forcément: de nombreux paticipants optent pour la nuit à la belle étoile, soit qu'ils ont perdu la tente sur la piste qui monte à la Stella et qu'elle a fini au fond du ravin dans lequel gronde un torrent impétueux soit qu'ils ont bien une tente mais qu'ils ont été incapables de la retrouver, tombés dans un traquenard à 25m de là autour d'un feu de camp cosmopolite propice aux dégustations de préparations alcoolisées aussi folkloriquement locales que métaboliquement intolérables. En plus de ça, certains restent toute la nuit coincés dans la tourbière qui traverse le site les deux jambes prises dans la boue. Traditionnellement, ils sont l'objet de quolibets au petit matin, puis on les décore comme un sapin de Noel tout au long du week end avant de se repartir les pièces de leur moto entre tous les participants et de les laisser sécher sur place. Quand à ceux qui ont eu le malheur de rester coincés à quatre pattes...je ne te fais pas un dessin, sachant qu'il y n'y sur place aucun aménagement urbain, ils servent de parking à deux-roues pour ceux qui ont cassé leur béquille latérale.La sagesse consiste à prévoir ce qu'on mange, mais il est possible de casser la croute sur place , au resto du refuge, avec les sandwichs vendus sur la route du sommet le dimanche matin ou au menu du jour de la tourbière. Certains prélèvent au coutelas un steack dans une des vaches du troupeau fourni qui alpage dans le coin, d'autres chassent la marmotte qu'ils dessoudent à l'arc.pour la restauration, il faut se débrouiller ou il y a de quoi manger sur place ?
Sinon tu as une superette à 10km, comme partout en Europe.il s'agit d'un camping ou c'est au petit bonheur ?
Au petit bonheur...ou Gross Malheur si tu restes planté dans la tourbière comme me l'a confié un soir un motard bavarois larmoyant qui ne sera plus jamais le même depuis.une fois sur place il y a des animations, balades ..... autres ?
Il faut déjà arriver sur place, avoir franchi des montagnes inhospitalières, une frontière aux douaniers tâtillons qui t'embastillent pour un rien, un long tunnel pyrophile ou des cols vertigineux traversés par des hordes de conducteurs imprévoyants, une piste bordant des abîmes traversée par les gués, les éboulements, les couloirs d'avalanche et les bourbiers dans lesquels on peut toutefois compter sur les restes des participants de l'année passée pour retrouver appui et motricité.
Et tu voudrais qu'une fois arrivés en haut il y ait de l'animation? Dis, après l'ultra Trail du Mont Blanc, tu crois que les mecs ils partent en boite pour danser toute la nuit? Non, l'atmosphère sur le camp est plutôt à la récupération, au recueillement, à la mémoire des compagnons qui n'auront pas cette chance de voir le refuge Scarfiotti, à la récupération physique et mentale pour l'ultime épreuve du lendemain: l'ascension au Col du Someiller. La plupart s'effondrent dans le sommeil, quelques uns trouvent la force d'effectuer une réparation de fortune sur leur moto agonisante, certains prient, d'autres vont puiser dans leurs dernières réserves d'énergie pour monter la tente, escomptant y trouver une dérisoire protection contre la violence du climat à cette altitude et les chutes de séracs. D'autres vont puiser de l'eau dans le lac au risque de s'y faire surprendre par un Moto Club d'Europe Centrale qui y pratique ses ablutions et sacrifices rituels et d'y être initié à l'amour à la magyare, à quatre pattes dans la tourbe avec une seule dépouille de marmotte pour tous en guise de précaution (certains y voient une explication à l'obsession qu'ont les participants anglais à aller à tout bout de champ chercher de l'eau au lac pour le thé). Mais tout ça reste bon enfant, hein, une bonne douche sous la cascade glacée et il n'y paraîtra plus le jour suivant. De toute façon vu l'état de la piste on roule debout.
Beaucoup ne repartiront pas le lendemain.
Et pourtant, c'est bien là l'épreuve ultime, celle pour laquelle tous sont là; l'ascension du col. Les ombres des sommets effrités recule sur les alpages jusqu'à ce que pointe le soleil sur le camp et déjà les premiers moteurs se font entendre. C'est le début du Rush. La piste, difficile jusque là, devient impossible en s'élevant en lacets vers le premier plateau. Ce qui était pentu devient vertical, d'une épaisse couche de poussière n'émergent que des pointes acérées de rochers sournois qui percent les pneus, fracassent les jantes et font basculer les motos dans le précipice. L'épreuve est adoucie si on oublie momentanément qu'il faudra bien, si on arrive en haut, redescendre cette fois par le même chemin.
Il te faut éviter les pierres, les trous, les rochers à droite, le vide à gauche, les motos que tu croises, celles qui te doublent et t'aspergent de pierres acérées dans un nuage de poussière abrasive, celles qui retombent des virages du dessus. Ne ferme pas les yeux, malheureux, garde les grands ouverts au risque d'en perdre un car le lacet suivant est déjà là, et certaines traces de pneu tirant tout droit au sol laisse présager de leur homologue au fond des sous vêtements des malheureux les ayant imprimées.
Au ciel s'assemblent en cercles de plus en plus épais les charognards par leur appétit aiguisés...
A l'issue de ce mur se trouve un plateau qui te donne une illusion de repos, de facilité, vite brisée par la présence de nombreux gués barrant la piste, qu'il te faudra franchir pour le traverser avant de parvenir à...une petite portion de route goudronnée qui entame l'ascension du dernier col, vestige d'une viabilité utopique de cette voie qui n'est qu'autre qu'un fil zigzagant sur les pentes instables d'un gigantesque pierrier dans un univers mineral, fracassant les mécaniques, broyant les hommes et brisant les rêves.
Lorsque le sommet est en vue, tu envisages alors la fin de ton épreuve, tu entrevois l'ultime horizon d'un bleu azuréen qu'un névé sale et épais se chargera de te rendre inaccessible, cette année encore.
pour y aller on peut se retrouver quelque part pour faire un bout de route ensemble ?
merci pour les infos
jipé
T'as toujours envie d'y aller?
Jipé a écrit :Retrouvons notre esprit d’avant : "tu roules avec ce que t’as" et nous serons plus heureux.
druid a écrit :Pourquoi ne pas y aller avec la fonte ?
... des neiges ?fab le motard a écrit :.... j'avais pas trop envie de faire la piste avec la fonte.
fab le motard a écrit :.... la fonte marche toujours
mais l'huile sort de tous les cotés
bulot46 a écrit :Attention au niveau d'huile !