eglishadow a écrit :...Salut Marco
et question fiabilité ça donne quoi ces jolies brêles ?
Salut,
au moment de leur production, elles étaient fiables, suivant les exigences de cette époque. les Triumph 6T ou TR7 ont d'ailleurs été des motos choisies par les administrations, notamment les polices de plusieurs pays... et à cette époque, rares étaient les véhicules (motos et autos) qui dépassaient les 100 000 bornes sans grosses interventions.
Aujourd'hui, ça dépend de l'historique de chaque moto et de l'usage qu'on en fait. Une chose est sûre : un vertical-twin fonte-alu à longue course n'est pas conçu pour être mené à fond, faut enrouler. Si on tire dedans, ça ne dure pas longtemps.
Dans les années 50-60, une Triumph 650 d'une trentaine de chevaux parcourait 50 000 km sans qu'il soit nécéssaire d'ouvrir le moteur. Dans les années 70, une T-140 ou une TR7 750 cm3 passait la barre des 80 000 bornes et on en connait aujourd'hui qui en ont le double... mais celles-là sont souvent restées d'origine, avec le même propriétiare durant des années qui réalise l'entretien soigneusement, ni plus ni moins. Le pire, ce sont les motos maintes fois bricolées qui sont passées de main en main : on passe son temps à les déverminer sans jamais obtenir de résultat durable : tu ravaudes un côté, ça lâche d'un autre côté un peu plus tard. Tu y laisse du pognon, un peu par-ci, un peu par-là, jusqu'à t'en lasser et tu hésites toujours à partir loin avec.
La fiabilité, aujourd'hui, ce sont surtout le problème des allumages : pour celles en rupteur et condensateur, ça devient difficile de retrouver des refabrications de qualité (même problème avec mes 2CV) et en électronique, le problème vient des vibrations, des mauvaises masses, des faisceaux électriques fatigués. On peut avoir un moteur correctement refait et une moto qui tombe quand même en panne parce que l'allumage déconne de façon intempestive.
C'est ce que j'ai eu avec la T-140 : j'avais fait refaire la culasse (rectifs, soupapes et guides), elle avait un allumage électronique Boyer neuf en remplacement des rupteurs et de leur platine d'origine inexistants quand j'ai récupéré la moto, le faisceau avait été refait, le contacteur à clef remplacé par un neuf et malgré tout, il arrivait que le moteur s'arrête sans préavis sur une coupure d'allumage... En six ans d'usage, ça m'est arrivé trois fois sur des voies rapides, dont une fois en interfile sur le périph aux heures de pointe et j'ai eu du bol de pas me faire taper par les bagnoles autour de moi.
Là, j'en ai eu marre.
Quant à la T-120 de 1961 avec laquelle j'ai roulé calmement, environ 150 bornes à l'occasion d'un essai pour le hors-série "motos mythiques" de Moto-Magazine, elle était parfaitement restaurée et elle fonctionnait à merveille... sauf que durant l'essai, la sangle en métal qui maintient le dessus du réservoir a cassé (à cause des vibrations, c'était un problème récurrent sur ce modèle à cadre à double-berceau, trop rigide)... une partie du roulage s'est donc faite avec le réservoir qui ne tenait plus que posé sur ses supports inférieurs et qu'il fallait je tienne serré avec mes genoux. Ça ne m'a pas empêché de rouler ni de rentrer par la route, m'enfin c'est pas l'idéal non plus. J'ai appris plus tard que ce n'était pas la première fois que cette pièce cassait et même retapée, ça a re-cassée encore après.
Après quelques années à essayer des tas de motos anciennes plus ou moins restaurées, prêtées par des propriétaires plus ou moins doués, plus ou moins fortunés, j'ai quelques anecdotes sur des motos belles de loin mais loin d'être bien, voire limite dangereuses. Pour tout dire, j'ai rarement trouvé la perfection et des emmerdes, y'en a eu !
Heureusement, les propriétaires qui ont accepté de me prêter leurs trésors étaient tous des mecs sympas et il n'y a jamais eu de souci... si leurs motos étaient parfois branlantes, c'était tous des mecs fiables et je faisais en sorte de l'être aussi : mutuellement, c'était respect des engagements pris (lieux de rencontre, horaires de RV, prise en charge financière du propriétaire quand il nous accompagnait -essence, restau...), tout en verbal, avec une poignée de main en guise de contrat et pour ma part, respect du matériel prêté.
Voila voilà...