Messagepar Marco » 26 août 2020, 12:18
Salut,
quelques ajouts à mes premiers commentaires :
La position de conduite :
naturelle, comme sur les trails de moyenne cylindrée, on se sent tout de suite à l'aise. Les pas trop grands posent les pieds à terre (je mesure 1,72 m) et à l'arrêt ou en manœuvre, la moto n'embarque pas, signe que le centre de gravité est placé assez bas, ce que laisse penser l'imposant bas moteur.
Le saute-vent est réglable : sur celle que j'ai essayé, il m'a paru réglé trop vertical et j'avais des remous derrière, mais vu les vitesses d'usage, rien de méchant ni de gênant. Le guidon est bien, juste à la bonne taille. La position debout sur les repose-pieds est facile, mais en terrain humide, faudra se méfier des repose-pieds garni de caoutchouc qui pourront être glissants. Les amateurs de chemins et de gadoue auront intérêt à les enlever ou à les remplacer par des repose-pieds tout métal crantés.
Le moteur :
volontaire et doté d'une plage de couple (modeste, 3.4 mkg à 4000 tr/min) appréciable aux alentours de 3000/4000 tr/min, bénéfices de l'architecture longue-course et d'un embiellage à volants lourds. A 3200 tr/min, on roule à 80 km/h, à 4000 tr/min, on est à peu près à 90 km/h et au-dessus de 5000 tr/min (100 km/h), on sent que le moteur à presque tout donné... au-delà, on tire dessus sans plus trop de résultats.
Je n'ai pas été gêné par les vibrations que certains évoquent : elle m'ont m'ont paru assez faibles, du moins normales pour ce type d'architecture moteur. J'ai même trouvé ce moteur plutôt "doux".
La transmission :
la BV à 5 rapports (indicateur au tableau de bord, c'est appréciable) est d'un maniement sans reproches : douce, précise, le sélecteur est bien positionné.
L'étagement des rapports m'a paru idéal : pas de "trou" entre les rapports, 1ère assez courte, comme il faut pour un trail. Vu la faible puissance, on empile les rapports assez vite, comme avec une 125 cm3, en tordant la poignée de gaz sans hésiter, histoire d’accrocher une bonne allure de roulage au plus vite. De fait, on se retrouve vite en 5è et la relative souplesse du monocylindre fait le reste : c'est tout-à-fait suffisant pour accrocher le 90 km/h et on peut rester en 5è, même en redescendant à 80 ou 70 km/h... du moins tant que la route ne se mette pas à grimper ou le vent de face à souffler ! Là, faudra rentrer la 4è et relancer la chaudière gaz à toc.
J'ai lu que certains envisagent de rallonger la transmission secondaire pour soulager le moteur sur long parcours en itinéraires très roulants... à mon sens, c'est une erreur, la moto y perdra son petit punch sur les petites routes sinueuses, là où elle excelle.
La partie-cycle :
Rien à signaler... la moto est neutre, les suspensions (un poil ferme à l'AR) font bien leur job, la fourche est quasi parfaite (je la regardais débattre dans mon ombre portée, elle bossait bien sans qu'on ne la ressente).
Peu puissante et pas trop lourde (environ 190 kg), la moto va où le regard l'emmène, sans embarquer, sans rechigner à virer ou à s'incliner. En cas de distraction (mauvaise estimation d'un rayon de virage sans visibilité qui se referme), elle obéit au guidon sans souci et en cas d'urgence, on peut choper les freins (ABS) sans arrière pensée. Leur action efficace et suffisante n'est pas violente et leur action ne déstabilise pas la moto. L'ABS écarte le risque de blocage et permet de choper les freins en courbe si on n'a pas soigné sa conduite.
Des zones gravilloneuses ont été abordées sans avoir à réduire l'allure... bonne note aussi aux pneus Pirelli au profil trail-routier.
L'ergonomie est celle d'une moto moderne, les motards lambdas habitués aux standards japonais s'y sentiront à l'aise comme à l'habitude.
Petit accessoire rigolo, la boussole : celle de ma moto d'essai fonctionnait au poil... en cristaux liquides, une flèche indique le nord et un lettrage la direction que l'on suit, NE, E, NO, etc.. C'était raccord avec ma vision globale (paysage, soleil et lecture de la carte).
J'ai aussi apprécié le réservoir d'essence en métal qui permet de poser une petite sacoche magnétique. Son orifice de remplissage est large, pas de souci quand on fait le plein jusqu'en haut. Bien aussi les petits porte-paquets latéraux qui permettent d'arrimer des sandows (ce qui m'a permis de maintenir une carte routière et une paire de lunettes "loupes" pour lire cette carte).
Je termine avec un bon point sur l'échappement : il a du "son" sans être bruyant, c'est parfait. Il fait poum-poum lorsqu'on se laisse filer gaz coupés sur le frein moteur et il n'est pas assourdissant ni à l'accélération, ni au ralenti, le temps de lire la carte aux croisements ou de demander sa route à un autochtone (un autochtone étant un indigène de type "chtone" se déplaçant au moyen d'une automobile).
Bref, la moto ne dérange pas les populations locales des villages pittoresques que l'on traverse grâce aux petites routes toutes aussi pittoresques pour lesquelles cette moto est idéalement taillée.
Vu le prix en neuf ou en occasion, l'Himalayan est vraiment une moto bien née, bien faite et qui en donne autant qu'une plus grosse, une plus puissante ou une plus chère.
Reste qu'une moto de 24,5 ch, c'est un peu juste sur grands trajets roulants et l'Himalayan n'est pas taillée pour les grandes voies rapides, ni pour le duo où elle sera à la peine question performances.
A mon avis, c'est une excellente moto du quotidien pour un urbain et une bonne moto pour le tourisme tranquille : elle peut aller loin, mais faut pas être pressé. Pour ma balade entre Tarn et Aveyron en cette belle journée d'été, elle a été parfaite.
Elle représente aussi une bonne option pour les voyages aventureux au long cours sur des terrains difficiles, ce que le voyage de Itchy boots a parfaitement démontré.
Enfin, en terme d'image, c'est une moto bien dans l'air du temps : pas ostentatoire, pas excessive, limite "décroissante", elle s'inscrit (à mon sens) dans un courant d'avenir où les motos seront plus "raisonnables" en revenant à l'échelle humaine, en accord avec les limitations d'aujourd'hui, tant en termes de sécurité routière que de respect de l'environnement. Sans émettre ici plus de jugement sur cet aspect d'ordre sociétal, elle préfigure l'idée de la moto durable adaptée aux normes sociales qui se généralisent... elle permet de dire à nos contradicteurs : [i]"voyez, la moto, ce n'est pas que des nuisances ou de l'inutile, c'est aussi un mode de déplacement adapté où le plaisir s'accorde avec les enjeux actuels et à venir"[/i].
A l'heure où les peine-à-jouir de la prophylaxie sociale et morale ne cessent de nous inventer toujours plus de règlements restrictifs en allant jusqu'à définir ce que doit être "la voiture citoyenne" (selon leur terminologie pénible), ont peut présenter l'Himalayan comme une "moto citoyenne".
Et toc !
Je suis de la mauvaise herbe, c'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, je suis de la mauvaise herbe, je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés. (G. Brassens)
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¨¨¨¨¨
Qui donne envie d'aller l'essayer !