Salut toutes et tous,
étant plutôt classé parmi les "anciens" du forum, je vais aussi donner mon avis.
Un forum comme le nôtre est tout-à-fait comparable à un bistrot de village, un lieu "d'interactions sociales" entre habitués, clans, gens de passage et nouveaux arrivants.
Comme dans tout groupe humain, on y retrouve les rigolos, les taiseux, les bavards, les "je-sais-tout", les rabats-joie, les aidants, les ravis, les jamais contents, ceux qui critiquent constamment l'autorité (parce que toute autorité est critiquable dès qu'elle prétend s'imposer aux autres), les spécialistes en mécanique, en Hi-FI, en politique, en sociologie, en technologies du futur, en recettes de cuisines, les rois de l'antiquité, les démerdards, les inquiets, etc...
Comme dans un bistrot de village, on y affiche plus ou moins des postures parfois surjouées jusqu'à la caricature, manière de tester gentiment les autres afin de savoir soi-même jusqu'où on peut aller. Tout ce p'tit monde libre d'entrer et venir à sa guise s'adapte plus ou moins à cette dynamique de groupe à tendance nettement bienveillante parce qu'on a tous un truc en commun : les motos classiques et les Enfield, niche à part dans un univers déjà bien cloisonné.
La petite différence avec un vrai bistrot, c'est que ça passe via un forum Internet : il y a ceux qui se connaissant en vrai pour s'être déjà rencontrés et ceux qui ne se sont encore jamais vus... et là, on s'imagine qui est l'autre, juste d'après des écrits, des fréquences d'interventions, des intérêts récurrents pour tel ou tel sujet. Des fois ça frotte, ça s'agace un peu, mais c'est ce qui permet à chacun de comprendre jusqu'où il peut aller avec untel ou tel autre, l'esprit commun étant plutôt orienté à ce qu'au final, nous passions tous de bons moments ensemble... évidemment, on comprend assez vite qu'on ne sera jamais ami avec untel ou tel autre parce qu'au delà de la moto, on n'a pas vraiment les même idées... mais tant qu'on en reste à une relation de type "bistrot", ça passe.
Jusqu'à l'arrivée des Enfields modernes, le groupe se composait de motards plutôt expérimentés, habitués à une certaine autonomie dans l'entretien de leurs motos et l'esprit de groupe était fort car les Bullet n'étaient pas courantes.
Aujourd'hui, notre forum s'est enrichi de motards venus chercher "une communauté" à partir de motos devenues courantes, accessibles à tous, bref, des motos devenues "normales". Ce qui est remarquable, c'est que cette arrivée de motards "modernes" n'a pas entrainé d'ostracisme de la part des anciens, l’accueil se fait davantage sur la manière d'intervenir des nouveaux arrivants que sur un jugement de leurs motos... en ça, il me semble que notre forum, quoiqu'en disent certains, n'est vraiment pas sectaire. Et quand on ne sait plus quoi dire sur sa moto moderne une fois qu'on a épuisé les questions de bagagerie, de saute-vent, d'huile, de filtres ou de pots adaptables (domaines en principe prédominants sur les forums de motards), on peut toujours s'intéresser à des sujets plus généraux et pas forcément en lien avec l'objet initial du forum. En tout cas, ici, c'est faisable et c'est ce qui fait (à mon avis), la qualité de notre forum où règne une grande liberté que j'ai rarement vu ailleurs sur les forums.
En treize années de participation plutôt active à notre forum (le seul que je fréquente assidument sur les quatre où je suis inscrit), je n'ai pas souvent vu de gros clashs, très très peu d'exclusion, bref, rien de grave. J'ai vu partir des gens fâchés (et je trouve ça dommage) alors qu'ils semblaient très attachés au forum, mais assez peu au final.
Quant aux visiteurs qui entrent (puisque c'est ouvert) et à qui l'ambiance ne plait pas ou qui mettent les pieds dans le plat avant de prendre le temps de comprendre comment ça marche, s'ils s'en vont en claquant la porte ou bien parce qu'ils se sont pris une vanne qu'ils ont bien cherché, c'est pas grave : le monde est vaste ! Qu'ils aillent s'énerver ou chercher querelle ailleurs.
Bref, notre forum est un espace ouvert, mais qui a ses propres codes, comme tout espace. Si on s'y sent bien, on reste, on y vient, on y revient... rien n'y est obligé et une porte ouverte, ça marche toujours dans les deux sens.