Skyranger a écrit :Marco a écrit :Ton problème ressemble fort au dispositif de starter (le "shoke", l'enrichisseur à froid) laissé engagé. Ferme ton starter dès que le moteur a démarré et vois ce que ça fait...
Au fait, tu sais comment ça marche, le "starter" ?
Perso j'ai pas de soucis, mais ça m'intéresse de savoir Marco stp. ...
Le starter est un dispositif d'enrichisssement... moins d'air ou plus d'essence.
D'abord, reprenons les bases de principe du fonctionnement d'un carbu...
Un carbu fonctionne avec la dépression du (ou des) piston du moteur descendant dans sa chemise. Le courant d'air de cette dépression est accéléré en passant, par aspiration, dans la buse du carbu (quand la soupape d'admission est ouverte), cette buse formant un étranglement. Si on rétréci un conduit sans diminuer le flux le traversant, la pression de ce flux augmente, c'est de la physique de base pure.
Bien... nous sommes donc en train d'aspirer un flux d'air (l'air étant chargé de 20 % d'oxygène) qui est un puissant comburant... reste à y ajouter de l'essence vaporisée en gouttelettes pour faire de ce gaz inflammable un carburant à haute puissance énergétique, dans une proportion idéale de 15g d'air pour 1g d'essence.
Le carbu comporte une cuve d'essence à niveau constant, niveau régulé par un flotteur et un pointeau, exactement comme la cuve de la chasse d'eau des chiottes.
Le principe du carbu consiste à ce que le flux d'air aspiré qui se déplace à haute vitesse et avec une légère pression augmentée par l'étranglement de la buse vienne lécher le niveau supérieur de l'essence liquide qu'un conduit amène à la base de la buse, via un gicleur principal d'un calibre précis et un tube d'ajutage débouchant à la base de la buse.
Mais nous avons besoin, pour augmenter ou réduire le régime du moteur, de commander cette aspiration d'air et d'essence... c'est le rôle du boisseau coulissant (ou dans les carbus de bagnole, d'un papillon des gaz pivotant) qui ferme plus ou moins le conduit de la buse où s'engouffre l'air aspiré par le moteur, tout ça grâce à la commande d'accélérateur, un câble tirant sur le boisseau ou faisant pivoter un volet fermant la buse.
Pour les carbus à boisseau comme les nôtres, le boisseau est assujetti à une aiguille plongeant dans un puit concentrique au gicleur principal et dont le rôle est de laisser passer plus ou moins d'essence amenée à se mélanger à l'air aspiré. Plus le boisseau monte en laissant aspirer plus d'air, plus l'aiguille remonte, laissant gicler plus d'essence.
C'est ce qu'on appelle "le circuit de marche normale".
Oui mais au ralenti, quand le boisseau est fermé (qu'il n'est plus tiré vers le haut par son câble de commande, le câble d'accélérateur), comment ça marche ?
C'est là qu'intervient le circuit de ralenti ! Le circuit de ralenti est un autre circuit dérivé qui laisse passer un peu d'air (il y a toujours de la dépression dans le carbu puisque le moteur tourne, donc que son piston moteur continue à aspirer), très peu, mais suffisamment pour aspirer aussi un peu d'essence qui passe cette fois par le gicleur de ralenti, dans un conduit à part. Notons que boisseau fermé, l'aiguille est au plus bas dans son puit de giclage et elle ne laisse que très peu d'essence, à peine quelques vapeurs.
Et là encore, la proportion du mélange de 15 g d'air/1 g d'essence est régulée automatiquement par le diamètre du conduit d'air du circuit de ralebti d'une part et le glicleur de ralenti d'autre part, sans nécessiter de lever ou de fermer le boisseau qui n'intervient qu'en marche normale pour des allures volontairement variables.
Et donc, le rôle et le fonctionnement du starter ? Et bien si il faut enrichir le mélange, soit on réduit l'arrivée d'air dans le carbu, soit on laisse remonter plus d'essence dans le circuit de ralenti, vu qu'à dépression constante, si on réduit ou on augmente l'arrivée d'air dans un même circuit, on influe sur l'aspiration de plus ou moins d'essence.
Sur un carbu Mikarb, Mikuni, Del'Orto ou autres, la mise en œuvre du starter consiste à augmenter l'arrivée d'air en dépression dans le circuit de ralenti, en levant un petit piston (par câble ou via une manette) qui va influer sur la dépression dans le circuit de ralenti et donc, sur l'aspiration des gouttelettes d'essence régulées par le calibre du gicleur de ralenti.
Ça fonctionne comme le principe du circuit principal, mais en beaucoup plus petit et sans possibilité de commander à volonté la variation du passage d'air... c'est ON ou OFF, avec, selon les modèles, quelques variations intermédiaires rendues possibles par la position plus ou moins levée de cet obturateur.
Sur un carbu Amal ou Amac, leurs concepteurs ont choisi d'obstruer à volonté le conduit principal avec un volet coulissant pour limiter le passage d'air dans la buse, en l'occurence avec ce volet coulissant dans le boisseau... résultat, si moins d'air peut passer dans la buse, la dépression va se faire davantage dans le circuit de ralenti où plus d'essence va être aspirée... bin oui, tant que tu as un courant d'air quelque part avec la porte d'entrée ouverte, si tu fermes la grande fenêtre, le courant d'air va passer par le fenestrou des chiottes (si la porte des chiottes est ouverte, bien entendu).
Ce volet de starter coulissant dans le boisseau étant chiant à monter et comme il est parfois sujet à des blocages, de nombreux utilisateurs le suppriment, éliminant ainsi le dispositif de starter, donc d'enrichissement à froid. C'est faisable car ces carbus sont aussi dotés d'un piston (le titilleur ou titillateur) qui permet de pousser le flotteur de la cuve d'essence vers le bas, donc de l'empêcher de flotter et de fermer l'arrivée du pointeau, ce qui provoque un débordement de la cuve qui conduit à un excès d'essence liquide qui va "inonder" ou "noyer" la buse et cet excès d'essence va provoquer l'enrichissement voulu.
T'as pigé ?
À noter que sur les carbus Mikarb, Mikuni, Del'Orto ou autres, le piston de starter peut aussi se gripper ou peut perdre son étanchéité (ce piston est généralement équipé d'un joint torique ou d'une semelle en élastomère à sa base) car le joint s'est détérioré à l'usure... dans ce cas, trop d'essence arrive à se faufiler dans le circuit de ralenti et ça dérègle le fonctionnement général du carbu.
C'est bon, z'avez compris ?
Alors repos, 'pouvez fumer !