Frein AR et pâté aux patates

[JacquesD]

Bien sûr Marco s'y est très bien pris, mais tout le monde ne peut pas avoir une formation de mécano ou être mécano.
J'aurais procédé de la même façon pour redresser la platine, mais vous entendriez ce qui sort d'une guitare lorsque c'est moi qui la torture, ou ce qui sort d'une casserole lorsque je dois remplacer mon épouse aux fourneaux et je préfère pas parler de mes talents de dessinateurs, je gaucher des deux mains pour le dessin (et d'une seule pour le reste des choses manuelles, la mécanique y comprise).



Bravo Marco.

[Marco]

Voilà, c'est fait... un coup de peinture noire et ce sera propre.

platine BO redressée.JPG (185.25 Kio) Vu 920 fois

C'est pas nickel, mais ça ira : la platine est remise à plat, c'est l'essentiel pour l'appui en plan du flasque de tambour.
J'ai hésité à chauffer au rouge au chalutgaz pour ne pas modifier les caractéristiques de résistance mécanique du métal, j'ai juste chauffé au décapeur thermique, mais j'en ai chié, ça a demandé quelques heures de boulot : l'ensemble est élastique sous la contrainte et c'est incroyable ce qu'il faut comme force de serrage pour redresser... j'ai utilisé de la tige filetée de 10 mm (écrous de 17) et à plusieurs reprises, le filetage criait grâce.

[JicéduVar]

Pourquoi tu ne l'as pas pris tout simplement en "sandwiche" entre deux fers plats serrés avec un gros boulon acier (le filetage aurait bien mieux résisté que celui de ta tige filetée) ?

Personnellement, j'aurais démonté le bras oscillant et redressé simplement au marteau sur l'enclume (ou à défaut un gros étau).

[druid]

On en déduit que toi, tu n'as jamais démonté un bras oscillant de vieille Royal-Enfield...

[Utilisateur2]

Compte tenu des moyens (matériels) dont tu disposais je
peux dire c’est plus que parfait : je n’eusse pas fait mieux.

[Adrian O]

On en déduit que toi, tu n'as jamais démonté un bras oscillant de vieille Royal-Enfield...

Mon apprentissage continue...



A.

[JicéduVar]

On en déduit que toi, tu n'as jamais démonté un bras oscillant de vieille Royal-Enfield...

Tu en déduis bien, effectivement si c'est le merdier à démonter, je ne l'aurai pas fait.

[Marco]

Pourquoi tu ne l'as pas pris tout simplement en "sandwiche" entre deux fers plats serrés avec un gros boulon acier (le filetage aurait bien mieux résisté que celui de ta tige filetée) ?

Personnellement, j'aurais démonté le bras oscillant et redressé simplement au marteau sur l'enclume (ou à défaut un gros étau).

Salut,
pourquoi ? J'y ai pensé, mais je n'avais pas de gros boulon suffisamment costaud ni de bouts de ferraille assez épais pour faire des cales... alors j'ai pris ce que j'ai trouvé dans mon atelier.
Quant au démontage du bras oscillant, Druid a donné la réponse. Mais j'y ai pensé aussi, ça m'aurait permis de serrer la platine à l'étau pour la redresser.

[JicéduVar]

Salut,
pourquoi ? J'y ai pensé, mais je n'avais pas de gros boulon suffisamment costaud ni de bouts de ferraille assez épais pour faire des cales... alors j'ai pris ce que j'ai trouvé dans mon atelier....

Je ne jette quasiment rien et du coup j'ai un tas de merdier de "ça peut servir" et j'ai tendance à penser que tous les bricoleurs font comme moi.

[Limobull]

Salut Marco,
Belle opération toute en doigté et patience
Comment as-tu géré l'élasticité du métal? En principe il t'a fallu contraindre au delà du pliage de déformation pour ramener l'ensemble de la platine à sa bonne géométrie.
Je me souviens que lorsque j'avais redressé mon bras de fourche, j'avais dû aller nettement au delà de la géométrie théorique pour retrouver le bras bien droit. J'avais dû utiliser toute "l'artillerie lourde" de mon atelier de menuiserie pour y parvenir... à froid sans chauffer. Çà fait 75000 km que j'ai fait cette opération et j'y ai jamais retouché

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Redressage 1.JPG (76.42 Kio) Vu 786 fois

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[Pierric]

Précisons tout de même à toutes fins utiles que lorsque une contrainte imposée à une pièce métallique dépasse sa limite d'élasticité pour aboutir à une déformation plastique permanente, la structure interne du métal est modifiée de façon irréversible.

En appliquant une nouvelle contrainte supérieure à sa nouvelle limite d'élasticité pour la déformer de nouveau (mais dans un sens qui nous convient mieux visuellement) on ne la répare pas, mais on modifie une seconde fois la structure interne des fibres métalliques de façon irréversible. On double la contrainte pour les atomes de métal.

Cette double déformation plastique subie par la pièce rend caduques tous les calculs de résistance effectués initialement sur la pièce, même si la forme originelle semble avoir été retrouvée, et il n'est pas impossible que la pièce devienne plus cassante, moins résistante à la fatigue, etc.

[olivier]

Bien joli gabarit en chêne si je ne m’abuse !

[Pifou]

................. Cette double déformation plastique subie par la pièce rend caduques tous les calculs de résistance effectués initialement sur la pièce, même si la forme originelle semble avoir été retrouvée, et il n'est pas impossible que la pièce devienne plus cassante, moins résistante à la fatigue, etc.

Bravo et merci Chewie 2 pour cette information bien souvent ignorée.
Ton explication est simple à comprendre et nous remet le neurone dans le bon sens.
C'est alors que l'on se dit 'Mais c'est bien sur, pourquoi n'y ais je pas pensé moi même "

[PRYT]

Et si on chauffe au chalumeau, qu'en est-il du point de vue métallurgique ?

[JacquesD]

Et si on chauffe au chalumeau, qu'en est-il du point de vue métallurgique ?

Le résultat peut être très variable suivant le métal employé, je ne crois pas que les indiens s'inquiétaient beaucoup de ces subtilités lors de la construction de cette machine, le gros problème était plutôt dû à l'hétérogénéité des métaux d'un moment à l'autre en fonction des disponibilités (sans parler des problèmes de prix de revient).
Je me trouvais dans un pays proche de l'Inde de 1983 à 1985, les machines de toutes sortes en provenance d'Inde laissaient à désirer, mais il s'agissait peut-être de machines destinées au marché local et aux pays proches.

Par contre sur les cadres de moto légers en acier très spécifiques, je ne m'amuserai pas à chauffer inconsidérément.
J'ai assisté au redressement d'un arbre de turbine à vapeur (un truc qui tourne à 10 000 t/min), le gars procédait par chauffe de retrait au chalumeau (mais sans mettre d'eau), il faisait cela d'après les instructions très précises du constructeur de la turbine et le résultat était parfait.
Je sais qu'il y a des spécialistes pour redresser les jantes alu, d'autres pour dévoiler les disque de frein, mais je n'ai fait que lire ces informations.
Il y en qui chauffent tout et n'importe comment, regardez ce qu'ont fait faire les anglais et leur copain l'évêque Cauchon à Jeanne d'Arc.