Tarmeau a écrit :[...Ironie ou pas ? ...
Non, je ne me moque pas, je fais vraiment ça.
Pourtant, je ne crois pas que les objets aient une âme puisque je ne crois pas au concept de l'âme au sens religieux du terme.
Certes, une moto n'est qu'un assemblage de métal... mais c'est un objet qui me plait et j'aime bien certains objets, notamment traditionnels et mécaniques.
Je m'attache à ces objets : je suis sensible à la patine d'un outil, d'un vêtement, de chaussures (en cuir)... peut-être parce cela évoque le temps qui passe et qui laisse sa marque. Je suis aussi sensible à la dimension "artisanale" des objets, au savoir-faire nécéssaire à leur élaboration, à la patience et l'amour du travail bien fait de celui ou celle qu'il l'a réalisé.
J'aime les objets "qui prennent du temps" et qui y résistent, des objets pouvant être entretenus et réparés. Ces objets sont porteurs de souvenirs : une vieille paire de bottes usées me rappelle les routes où je les aient portées, les intempéries qu'elles ont affronté, avec efficacité ou pas. Leur usure raconte un histoire.
Je n'aime pas le jetable, le synthétique : j'ai sans doute l'esprit "pratique", mais pas "utilitaire". J'ai toujours du mal à jeter des objets usés que j'ai gardé longtemps, alors je les fourre dans un coin en remettant l'idée de leur débarras définitif à plus tard.
Et puis il y a des choses sans valeur marchande particulière qui me paraissent sacrées au point de ne pas les jeter, comme les livres, fussent-ils de simple livres de poches. Jeter un livre, c'est comme jeter du pain, je ne peux pas, y'a une sorte de valeur morale là-dedans.
Sans doute est-ce dû au fait que dans les régimes totalitaires, on brûle des livres ou bien que de tant d'endroits du Monde, des gens manquent de pain.
Là, ce n'est plus une question "d'âme", c'est une affaire de symbole.
Et si il y a l'objet, il y a aussi ce qu'on en fait, ce qu'on a fait avec... j'ai toujours eu de l'attachement pour mes 2CV, mais au fil des kilomètres, je commence à en ressentir aussi pour ma Panda cross, une voiture pourtant "moderne", parce qu'elle m'a permis d'emprunter de belles routes, qu'elle a été vaillante sur les terrains difficiles où je l'ai parfois conduite. Elle aussi, je commence peu à peu à la féliciter au retour d'une longue route et j'en prends soin.
Heu... c'est grave, docteur ?