Une URAL , mais laquelle ?

[Tonton]

Salut la compagnie
Je pose cette question ici car je sais qu'il y'à pas mal d'amateur de cette marque ici !
Je me referai bien un bi pas trop lourd pour rouler en solo ou avec le panier selon l'usage , les versions avant 70 me plaise bien mais suis un peu perdu dans les modèles ( M67, M72 etc etc ...) , hormis le coté mécanique ce qui me turlupine le plus c'est le freinage , quel modèle à le tambour le moins pourri ?
Et quelqu'un à t'il un avis sur le gars en Normandie qui vends des Ural par wagons sur coincoin ( sérieux ou pas ) , surement les papiers à faire je suppose ?

[fab le motard]

j'ai vu qu'on parlait de lui sur le forum ural auvergnat,
je connais pas
mais j'aime bien quand les gens racontent ce genre d'aventure, d'acquisition

[ligérien]

.

[Tonton]

Ben alors les cops , pas très causant .....ligérien il à même enlevé ses dires , enfin reste l'avatar !
Bon , si c'est çà je vais acheter une Terrot !

[pinsole07]

Je n'ai pas répondu car je n'oural pas avec ça

[Tonton]

pierre qu'oural n'amousse pas masse !!

[Marco]

Salut Tonton,
je connais un peu les flat russkofs...

Distinguons d'abord les Dnepr jadis fabriqués à Kiev en Ukraine (leur vrai nom est KMZ, pour "kievsky motocycletny zavod, littéralement usine de motos de Kiev) et les Oural qui sont des IMZ fabriquées à Irbit en Sibérie (IMZ, usine de motos d'Irbit).

Ces deux marques sont issues la M72, une copie soviétique de la BMW R71 de 1938 dont la fabrication commença en 1941, d'abord près de Moscou, puis Gorki (aujourd'hui Nijni-Novgorod) avant d'être délocalisée à Irbit, à l'est de l'Oural pour se mettre hors de portée de l'invasion allemande en 1941. La production des M72 était consacrée à l'armée et à la police.

Au cours des années 60, IMZ civilise sa production et fait évoluer ses modèles, avec suspension oscillante et moteurs 650 cm3 à soupapes en tête... ça donnera notamment la M62, M67, puis le type 8.103-10 dont est dérivée l'actuelle Ural 750.

A Kiev, l'usine KMZ fait évoluer ses modèles en adoptant le cadre oscillant, mais continue à produire le 750 cm3 à soupapes latérales. Leurs attelages sont essentiellement destinés aux administrations, avec un modèle "armée" à deux roues motrices et différentiel (blocable), d'autres modèles sans roues motrices vendus aux marchés civils. Ils adoptent le 650 cm3 à soupapes en tête dans les années 70, c'est le type MT11 (sans roue motrice au side) et MT16 avec roue motrice et différentiel non verrouillable. Ils continuent à produire le 750 à soupapes latérales avec la MT 12 (sans roue motrice au panier) et la M72 destinée à l'armée (avec différentiel verrouillable).

Pendant ce temps, la vénérable M72 est refilée aux chinois qui vont la produire sous la marque Chiang-Jang (CJ 750).

Au cours des années 90, KMZ cesse ses activités et les side-cars et motos Dnepr (KMZ) s'arrêtent.
A Irbit, l'usine IMZ connait de grosses difficultés avec la fin de l'URSS et elle est finalement reprise par des fonds d'investissement capitalistes, essentiellement américains. Le type 8.103-10 est modernisé avec le nouveau moteur 750 cm3 dont les dérivés sont ceux qui sont toujours produits actuellement.

Aujourd'hui, sur le marché de l'occasion, on trouve :
-des attelages Dnepr KMZ M72 ou M73 à soupapes latérales (750 cm3) et système électrique 6V et des MT16 (650 cm3 soupapes en tête) en 12 V. Les M72 et M73 sont réputées plus solides que les MT16 qui sont souvent des vrais pièges à misère (qualité mécanique très aléatoire). Toutes ont des freins à tambour... ces motos sont souvent des assemblages de bricolage ou des modèles d'origine usés jusqu'à la corde, revendues par des filières de l'est qui puisent dans l'immense stock de pièces des anciens pays du Pacte de Varsovie.
Ces attelages ne sont pas souvent détellables.

-en Oural IMZ, on trouve aussi beaucoup de 650 cm3 à soupapes en tête MT 67 et surtout des 8.103-10 qui ont été produit en solo ou attelé. Les plus vieux modèles ont des freins à tambour en tôle (dits "capsule de bière" par leur forme) et rayons coudés qui cassent. Les derniers modèle 650 avaient des tambours en alu et rayons droits un peu plus performants, sous réserve d'être à peu près usinés correctement à la fabrication, elle aussi aléatoire.
Ces modèles sont répandus et peu coûteux, mais y'a intérêt à s'y connaître en mécanique et souvent, de reconstruire les motos soi-même, avec les bons calages, les bons roulements, les bons pistons, etc... faut souvent tout reprendre à zéro pour être peinard.
En gros, ces motos vont bien à la campagne et en concentre hivernale, à condition de rouler en dessous de 80 km/h, hors voies rapides et de savoir se démerder en cas de panne, en partant avec une mécanique entièrement reprise... et même là, il arrive parfois de belles pannes, genre vilebrequin qui casse, piston qui perce, pompe à huile qui sort de son logement.

Bref, ça se traine, c'est pas vraiment super fiable et quant au freinage, "l'ABS" est de série... la seule chose qu'on puisse bloquer, c'est l'avant de la moto dans la portière d'un voiture ou le cul d'un camion.

A ce stade, je précise que je ne me contente pas de répéter des "on dit" glanés sur Internet : j'ai roulé avec ces motos, j'ai discuté avec des dizaines de propriétaires, en France mais aussi en Bielorussie, en Russie et en Sibérie et j'ai lu tous les ouvrages qu'on puisse trouver en France. Et quand j'étais journaliste, j'ai moi-même écris plusieurs articles de presse à ce sujet.

J'ai possédé en France une Oural 650 solo avec les beaux freins à tambour... impossible à régler ! J'ai porté les roues chez un rectifieur équipé pour les tambours sur roue complète, il n'avait jamais vu ça de toute sa carrière : l'alésage des tambours n'était pas concentrique avec le moyeu... y'avait un faux rond de 2 à 4 mm ! Impossible à rectifier !

En Sibérie, j'ai roulé avec des Oural 650 cm3 (type 8.103-10) attelés... j'ai eu toutes les pannes possibles chaque jour : carbus bloqués, flotteurs coincés, plateau d'avance centrifuge grippés ou dévissé, bobine foireuse, bougies claquées, batteries à plat, serrages moteur, contacteur à clef qui chie, flector de transmission de sortie de BV qui se décroche, sa bague-cloche cassée net, réservoir d'essence fendu... mais chaque jour, nous arrivions à rouler un peu plus loin et on a même fini par rentrer à la fin, avec des motos plus neuves que celles avec lesquelles nous étions partis.
Quant aux freins, outre les casses de câbles, ils ne freinaient que nos ardeurs dès que nous osions dépasser le 40 km/h, sous réserve que nous arrivions à enclencher les quatre rapports de boîte + marche AR dont les pignons s'ébattaient entre les cinq points morts quand le sélecteur acceptait de rester sur son axe.
M'enfin nous roulions sur des pistes boueuses et de la steppe où le trafic est plutôt rare et les distances d'arrêt étaient surtout tributaires des ravins, des rivières, des arbres et des pochetrons qui surgissent devant tes roues.

Durant les années 2000, j'ai essayé plusieurs Ural 750 pour Motomag... ça avait bien évolué (on pouvait faire une virée de 400 bornes sans tomber en panne), mais ça reste quand même plutôt indiqué pour les petites routes et les chemins creux. Quant aux freins, c'est des trucs dont il vaut mieux éviter d'avoir à se servir car quand on en a vraiment besoin, ça veut dire qu'on a déjà dépassé le panneau "trop tard".

Attention, je ne dis pas que ces motos sont de la merde, je dis que ce sont des engins issus d'un autre monde où les routes, les besoins et les possibilités des gens étaient fort différentes de ce qu'on connait en Europe occidentale.
Ces motos et side-cars ont rendu de fiers services durant des décennies à des millions de gens dans des conditions climatiques et économiques qu'on a du mal à imaginer ici.

Au final, un attelage russe d'occasion sera toujours un véhicule nécessitant de bonnes connaissances mécaniques et un esprit de débrouillardise avancé. Ceci étant accepté, ce sont des véhicules vraiment attachants, aux possibilités étonnantes.

En espérant que ce message puisse t'aider à y voir un peu plus clair...

[Tonton]

Salut
Dac , tu confirme ce que l'on m'a souvent dit , mais comme dab , j'aime bien avoir un certain % de bien ou mal pour me valider une idée !
Pour le coté mécanique , c'est clair faut tout reprendre et çà j'aime bien , c'est mon passe temps ( quand j'ai le temps ), le blém c'est les freins , sur qui sont à chier et rien n'y fait , sauf à y greffer une fourche à tambour de meilleure qualité ou une à disques .....dommage une belle gueule et pas trop lourde pour un bi !
Après me reste en bi , voir sur Ratier car BM hors budget pour moi ....
allez je vais continuer à cogiter !
Merci à toi pour ton éclairage !

[Jackymoto]

Au lieu de réfléchir, tu t'en montes une. Il va y avoir un gros dossier sur LVM bientôt ...tu n'auras qu'à lire.
Tu évites les Dniepr culbutées et les Ural des années 70, après, les autres on arrive vraiment à rouler avec.
Ne pas oublier que les Ural pour le marché intérieur étaient les plus merdiques(pas de concurrents!).
C'est beaucoup plus agréable à bosser qu'une Royal: il faut un quart d'heure pour sortir la boite de vitesse, 3 quarts d'heure pour foutre le moteur
sur l'établi. Quinze minutes pour changer un flector. Le pied pour un mécano.Tu évites les 750 modernes, les pièces sont hors de prix et peu disponibles.

[Tonton]

Faut bien réfléchir un peu quand on sait pas !
Donc une des années 50/60 , celles avec les poignées de freins " à l'ancienne " , c'est vrai que le démontage moteur semble simple et apparemment sans outils spéciaux !
genre çà .....
http://databikes.com/infophoto/ural/m72-1954.html

[Limobull]

N'en voilà du russe des années soixante dix
A l'époque j'avais failli craquer pour une Minsk et puis ce fût la 350 Terrot HCTL

Pub Ural M 63.jpg (111.63 Kio) Vu 4122 fois

Pub Minsk M 106.jpg (125.89 Kio) Vu 4122 fois

Tarif Ural & Minsk.jpg (88.05 Kio) Vu 4122 fois

[Jackymoto]

Ou une des années 80. Il faut des outils spéciaux pas trop difficiles à faire mais indispensables pour ne pas travailler comme un porc.
N'oublie pas qu'à l'origine, c'est une BM. Le grand pied de profondeur me semble indispensable au montage de n'importe quel moteur ou boîte à plan de joint
vertical. Je ne sais pas si c'est encore sur le net, mais il y avait un gros bœuf anglais qui montait un vilebrequin à grands coups de marteau dans le carter...

[Tonton]

Salut la compagnie
Je pense que je finirai pas m'en faire une ; une fois le moulbif refait çà tiendras bien jusqu'au bout de ma rue ! ( c'est pas pour faire le tour du monde ! )
Pour le blém du tambour je peux toujours essayer de trouver un ensemble moyeux tambour de qualité ( une bonne question çà , les meilleurs freins tambour , c'était quoi ? ) que je re rayonne avec des rayons sur mesures ? Ou la même chose à disque ?
Pas dégeu refaite comme çà !!
https://www.youtube.com/watch?v=_S9VRMFjxEI

[Torque]

Quitte à t'en fabriquer une voilà une idée ...
Le prix est totalement déconnant mais j'aime bien l'esprit avec cette mécanique rustique

https://www.lesanciennes.com/annonce/A1 ... fcat=motos

[Jackymoto]

une bonne question çà , les meilleurs freins tambour , c'était quoi ?

Les derniers en alu.