Messagepar jbt » 27 juil. 2020, 10:04
Et Mamola, il fait combien hier?
C'est marrant, les reproches que tu fais à la F1 sont exactement les mêmes que j'adresse au MotoGP.
De la technique prédominante qui détermine 99% d'une performance, de plus en plus d'assistances, des pilotes qui sont des clones aux dents bien blanches et au sourire bien lisse réduits à des supports publicitaires dont la seule expression de leur personnalité réside dans la vitesse de consolidation d'une fracture...putain quel ennui!
Ah pis oui, c'est un français qui a gagné cette fois alors il faut s'en féliciter, sinon on est, en plus d'être un anti-sport mécanique anti-vitesse anti-bruit anti-tout un traitre à la nation méritant d'être frappé d'indignité nationale. Bon , moi je veux bien me féliciter qu'un compatriote ait gagné, mais si dimanche prochain c'est un Malien ou un Inuit qui gagne, est-ce que je risque la déchéance de nationalité pour avoir soutenu un looser?
Pour moi le MotoGP, c'est devenu une messe consumériste comme les autres, où la moto n'est plus qu'un vague prétexte pour capter de l'attention et vendre de la came à grands coups de pub -et accessoirement blanchir discrètement pas mal de pognon. Finalement, c'est plutôt là l'épicerie, la F1 étant la grande distribution.
J'ai été forcé de regarder une course l'année dernière chez un copain. Quel ennui, putain. Ah oui, il y a de belles images, des prises de vue d'enfer, des montages agressifs, mais question scénario, nibe. Un blockbuster hollywoodien, plein les yeux et rien dans la tête. Super Rossi va t'il prendre sa revanche sur Marquezman ou s'allier avec lui pour vaincre le méchant Captain Lorenzo? Sheboow, plop! Wizzz... L'ordre de la prégrille est globalement respecté à l'arrivée, la seule incertitude se joue sur les chutes, mais tout est fait pour qu'il n'y en ai plus. Un épisode des Feux de l'amour ou des chiffres et des lettres est plus palpitant.
Bon, visiblement, tout ça convient à une certaine partie de la population qui a besoin d'idoles à aduler pour se sentir bien dans leur peau.
Note que je reconnais que ce sont tous d'excellents pilotes, bien meilleurs que moi. Mes limites de pilotage, je pense les avoir approchées, pas encore dépassées parce que je suis encore vivant, et je comprends tout à fait le plaisir qu'on a à les tutoyer sur piste ou sur route - fermée. J'ai aussi eu le plaisir de participer à deux éditions du BOC avec la Flatisteam, avec la plus haute marche du podium à chaque fois, et là, oui, c'était de grands moments d'émotion dans le stand des souvenirs très forts qui resteront longtemps. Mais c'était parce qu'on était une bande de copains qui s'étaient lancés dans l'aventure de l'endurance sans rien y connaître, qui ont préparé ensemble la moto et la course, et qui ont énormément investi en temps, en énergie, en argent dans ce projet. Et vivre ça depuis le stand, franchement, c'est un truc à faire dans une vie de motard, je vous le recommande, c'est très fort. On était acteurs de la course, pas spectateurs.
Ah oui, tiens, j'y pense, il y a un dernier truc qui fait sans doute que le MotoGP m'intéresse très peu: j'ai pas de télé.
La Bullet est ma moto du quotidien.
Non, ça ne veut pas dire qu'il y a un article dans le journal à chaque fois qu'elle démarre.