Messagepar Marco » 14 févr. 2020, 14:48
J'ai deux souvenirs avec les motos Vincent :
le premier, c'est quand j'avais été invité par Jivaro a essayer chez lui la nouvelle Bullet "fonte" à BV5... le Jiv' était agacé des commentaires des journalistes de la "presse spécialisée" qui ne pouvaient s'empêcher d'écrire des commentaires du style "on verra si la fiabilité tient ses promesses à l'usage", ce genre de choses. Il m'a appelé et m'a dit : "si tu veux essayer une Bullet BV5 pour Motomag', j'en ai une à ta disposition et toi, je sais que tu ne raconteras pas de conneries. Tu viens, on ira rouler et tu dormiras à la maison".
Bon, je convainc Motomag de m'envoyer chez le Jiv' essayer cette nouvelle Bullet qui n'intéressait pas grand-monde.
Une fois arrivé, hop, c'est parti pour une belle journée de moto dans le Livradois, avec l'arrêt casse-croûte chez Michy et sa délicieuse brandade de morue. Moi sur la Bullet et Jiv' avec sa Vincent Meteor 500 personnelle.
En fin de journée, le Jiv' me propose de rentrer en prenant le guidon de sa Vincent... Mmmhhh, quels plaisirs j'ai eu ! Ça poussait autrement que la Bullet, faut bien le dire !
Quelques temps plus tard, les copains de Motomag font l'essai d'une 1000 Vincent... l’apprenant incidemment, je vais trainer mes guêtres à Montreuil. La Vincent en question, une série B si je me souviens bien, est celle de Jean, alors président du VOC branche française... un gars sympa qui parait-il, ne se déplace (dans Paris) qu'avec sa Vincent ou sa Citroën Traction. Il a prêté sa moto sans façon à Motomag (à des types qu'il ne connait pas), sympa ! Déjà ça, ça casse le mythe du collectionneur accroché à son trésor comme Apargon à sa cassette !
Bref, je me pointe et les copains de Motomag sont dans la rue, suant sang et eau pour démarrer cette Vincent... ils ont perdu l'habitude du kick !
Moi pas et je leur propose mon aide.
Je noie les cuves, je cherche la première compression (c'est un V-twin) que je dépasse d'un chouïa, tout doucement (le carbu fait schluurp, comme un vieux qui lèche sa soupe et le piston fait Hummmph, comme la vieille qui soupire profondément), je laisse remonter le kick à mi-course et là, je kicke à fond, en gardant bien le pied sur le kick et en ouvrant les gaz à moitié en fin de course...
Brabadabadam ! J'enfourche la brèle, clac, première à droite et en haut (comme sur une Bullet traditionnelle) et je file jusqu'au coin de la rue, deuxième, troisième qui est déjà de trop, demi-tour académique (la moto n'est pas très lourde et le centre de gravité est très bas) et je ramène la brèle aux deux copains, avec un p'tit sourire entendu, pas la peine d'en rajouter.
Voilà voilà...
Je suis de la mauvaise herbe, c'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, je suis de la mauvaise herbe, je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés. (G. Brassens)
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