Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

[secu54]

Ben ce matin quelques flocons qui fondaient pas sur les bagnoles et une chaussée bien mouillée. Ma p'tite dame à insisté pour que je prenne le bus parce que la météo prévoyait plus de neige. Résultat tout c'est radouci les prévis ont virées à la pluie et moi je suis à pieds, ne jamais écouter les femmes

Secu

[JacquesD]

Tu as raison, un jour, il y a bien longtemps de ça, ADAM a écouté sa femme, Dieu s'en est offusqué et depuis c'est toujours le bordel.

[beb74]

en Allemagne, c'est simple de voir qui roule en hiver.
Sur leur plaque d'immat. si c'est écrit 03/11, ils ne roulent pas entre novembre et mars. Et on peut voir 04/10
Ils rendent leurs plaques et ne sont plus assurés.

[Dom]

La Corrèze étant très boisée, certains virages ne dégelent pas de la journée. Après deux tout droit en bagnole j'ai appris à lever le pied et suite à une glissade avec ma belle V7, la moto reste à l'abri.

[Marco]

C'était en décembre 2003, entre Noël et jour de l'An... avec ma compagne, nous avions voulu passer ces quelques jours de congé dans le sud, entre Toulon, Grasse et une visite à un copain dans le Lubéron. Pour gagner un peu de temps et économiser de la fatigue, nous avons mis la Guzzi en "train-auto", Paris-Toulon A/R au départ de Paris-Bercy... tous comptes faits, en économisant l'essence, une nuit à l'hôtel en route et les repas chauds qui s'imposent forcément lors d'une traversée hivernale de la France à moto, voyager de nuit en train couchette et retrouver sa moto à l'arrivée 900 km plus loin, c'est plutôt une bonne idée et ça ne revient pas si cher que ça vu les avantages.

Arrivés à Toulon, temps froid mais sec, grand soleil : ça s'annonce bien. Après une journée chez le copain qui habitait sur les hauteurs de La Garde, nous partons vers Grasse en longeant la côte... le temps se couvre. Bah, un peu de pluie ne va pas nous arrêter, nous sommes des roule-toujours, on a "fait" la Sibérie et le Baïkal en Oural, nom d'une pipe !
Le lendemain, le panorama vu de la fenêtre de l'hôtel n'incite pas à la gaité : bouché de chez bouché, avec une grosse pluie lourde et froide qui n'en finit pas. Tant pis pour visiter Grasse et ses environs, direction le Lubéron, via la région du Verdon... grosse erreur tactique !

Au fur et à mesure que nous remontons vers le Haut-Var, la pluie devient plus lourde et puis de plus en plus compacte, comme de la neige fondue... pas si fondue que ça, en fait, c'est de la neige ! J'aurais dû me méfier, avec ces voitures croisées qui redescendent de vers là où nous allons : elles étaient blanches, puis recouvertes de 15 à 20 cm de neige, puis ça a été des bagnoles avec carrément des skis accrochés sur leurs barres de toit ! M'enfin la route est encore noire, la neige ne recouvre que les bas-côtés, continuons !

Maintenant, la route est blanche, le paysage est tout blanc, le ciel et l’horizon ont disparu, transformé en une espèce de crème Mt-Blanc bien opaque. On ne croise plus de voitures, nous voilà seuls, à continuer de grimper de cols en cols (sur cette route, les cols sont tous montants), la route commence à se recouvrir d'une vraie poudreuse. J'ai déjà bien réduit l'allure, à 30 à l'heure sur un filet de gaz en 3è, le moteur à 2000 tr/min, la main gauche prête à débrayer au moindre signe de patinage. Je me prends de la grosse neige dans la gueule, la visière relevée (à cause de la buée) est déjà verglacée. Nous roulons depuis près de deux heures depuis qu'on a quitté Grasse et on n'a pas encore parcouru 100 bornes... et v'la que je dois passer en réserve : les rares station-service qu'on a vu étaient fermées, merde !
Ça commence à cogiter sous le casque : est-ce qu'on va continuer à déconner longtemps comme ça ? Dans mon dos, ça commence aussi à criser grave : ma compagne est frigorifiée, tendue, elle grelotte tellement que je le sens à ses genoux qui me serrent le bassin de plus en plus fort. Faut s'arrêter et faire le point, mais s'arrêter où, comment ? Je ne distingue plus où est le bas-côté, je ne veux pas toucher aux freins, même couper les gaz engendre des amorces de blocage de la roue AR ! Si on se pète la gueule, qui viendra à notre secours ? Comment relèvera t-on les 280 kg de la moto chargée ?
Alors je continue, tant que ça roule, même à 20 à l'heure, faut espérer.
Enfin, nous apercevons une sorte de snack et quelques maisons : à coté, un gros sapin a laissé sous son envergure une zone sans neige, je vais m'arrêter là, y'a pas d'autres possibilités. Nous descendons de la brèle, raides de froid, ma copine est en pleurs, elle a peur, elle est en colère, elle m'en veut, l'esprit fermé à toute réflexion. Nous entrons dans le snack qui allait baisser le rideau : les tenanciers n'en reviennent pas de voir deux motards issus de ce congélateur. Ils acceptent de rallumer leur machine pour nous servir deux chocolats chauds, merci ! Ils nous demandent où on va comme ça, ils nous assurent qu'aller plus loin est impossible... rester là ? Ah non, on ferme et ici, rien ne rouvrira avant le 2 ou 3 janvier !


Mais ils m'indiquent que deux km plus loin, une route à gauche redescend vers le sud, avec peut-être une station-essence encore ouverte, mais pas sûr ! On repart, difficilement, la neige s'est encore épaissie, le temps pour la moto de s'être couverte de glace... heureusement qu'elle a bien voulue redémarrer, brave Guzzi !

En effet, après une quinzaine de bornes, la neige disparait de la route en même temps que l'altitude redescend. La neige puis la pluie se sont arrêtées et la fameuse station est en vue. C'était moins une, le pompiste est en train de fermer sa grille, mais il accepte de rallumer ses pompes pour nous servir.
La suite vers le Lubéron via le plateau de Canjuers se fera sous des températures glaciales, largement négatives et un mistral bien costaud durant les deux jours suivants, avant de rejoindre Toulon via la Route des Crêtes où les rafales de vent ont bien failli nous projeter du haut du Cap canaille, directos dans la Méditerranée, 300 m plus bas. Le pare-brise de la Calif', ça fait un sacré spinacker par vent arrière !

Putain, je m'en souviendrais, de cette virée dans le sud ! Ça a d'ailleurs été le dernier gros roulage en bécane avec ma compagne qui ne voulait plus entendre parler de tourisme à moto.

Epilogue : le retour à la maison, au matin du 2 janvier, s'est fait en train, de nuit, comme à l'aller. A Paris, il fait froid : après 25 mn de périph', on arrive dans mon quartier, mais le grésil tombe déjà depuis 10 mn... à 5 m du portail, dernier virage pour entrer dans ma rue, j'ai failli perdre l'avant à 15 à l'heure, sur le macadam glacé. La Guzzi nous a gratifiée d'une belle virgule à 90°, rattrapée in-extremis !
Jusqu'au bout, ça a été sportif !
Alors jusqu'à quel point prendre sa bécane ? Là, on l'a bien dépassé, le point critique ! Putain d'virée !

[Captain Bertie]

Putain d'virée, oui mais 17 ans plus tard tu t'en souviens encore comme si c'était hier. Putain d'virée mais bon souvenir.
Merci Marco pour tes interventions toujours captivantes.

CB

[Marco]

...Putain d'virée mais bon souvenir...

Salut Captain,
non, ça n'est pas un bon souvenir : ça a vraiment été une virée de merde, dure, pénible, avec ma compagne qui a eu très froid, très peur aussi.
J'en ai retiré que quand on est à moto et que la neige se pointe, faut redescendre tant que c'est possible, tant pis pour le programme prévu.
On a eu du bol de ne pas s'être cassé la gueule, ça aurait pu être grave : non seulement des fractures possibles, la moto endommagée, mais aussi ne pas être secourus à temps et crever de froid là-haut, coincés dans un fossé.

J'en retire aussi qu'une moto lourde, c'est vraiment la merde quand ça glisse.

Depuis, je me suis encore fait surprendre quelques-fois par la neige à moto, une fois en Auvergne en novembre et deux ou trois fois à Paris, en rentrant du boulot : ça n'a jamais été de bons souvenirs.

La neige sur la route, je ne trouve ça rigolo qu'en 2CV !

[Torque]

La limite c'est tant que ma passagère n'a pas froid

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[JicéduVar]

C'était en décembre 2003, entre Noël et jour de l'An...
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Alors jusqu'à quel point prendre sa bécane ? Là, on l'a bien dépassé, le point critique ! Putain d'virée !

Merci pour ce moment de lecture.

Ce qui est dommage pour nous c'est que vous n'aviez pas fait l'aller-retour en train, tu nous aurais fait un compte-rendu encore plus long

[jbt]

J'en ai retiré que quand on est à moto et que la neige se pointe, faut redescendre tant que c'est possible,

Bah, sur la neige, tu finis toujours par descendre de la moto. Souvent avant de l'avoir prévu!

Rouler sous la neige, ça m'arrive une ou deux fois par an. Quand ça tombe sur du goudron "chaud", ça ne pose pas trop de problème tant que la couche est fraîche et n'a pas encore été damée par le passage des voitures. Mais quand ça tombe sur de la neige déjà bien tassée...aïe!

Je me suis fait surprendre une fois au boulot. Fin octobre, été indien, je suis de service de nuit avec mon collègue motard. On décide d'aller faire un contrôle au tunnel du Frejus pour profiter encore plus de la douceur, donc on met le cap en direction de Modane, on passe le tunnel (pulvérisant sans doute au passage la durée de la traversée, le compteur bloqué sur 190km/h, en 4 minutes on était dehors, c'était rigolo le temps d'avant les radars...) et on y défend la Patrie contre les hordes de malfaisant tentant de l'envahir au poste de contrôle situé sur le territoire italien, dans une atmosphère printanière, bercés par une brise tiède au milieu des roches exposées plein sud qui restituent la chaleur d'une journée ensoleillée parmi les effluves de pins.
L'Italie, quoi.
A 3h du matin, scuzi, ma commenca a sentire la fatiga, on refait péter le record dans l'autre sens pour découvrir 20cm de neige sur la chaussée au débouché du tunnel et la neige qui tombe...
Bon. On a enfilé les vêtements de pluie sur les chemisettes et on est rentrés quand même, on était si bien lancés qu'on n'allait pas briser un si bel élan.
A 4h on était rentrés à Montmélian, 90 kmh plus loin, en bon état. Finalement, sur l'autoroute déserte, la neige n'est pas tant un problème...

[hiero]

Moi aussi j'ai bcp roulé l hiver dans les Vosges, pendant au moins 10 ans, je partais faire quelques cols le matin du premier janvier, jusqu'au jour où dans la même veine que l'histoire à Marco, mais qui a plus mal finie.
Donc un beau dimanche de soleil de février 2006, je suis allé faire un tour vers le lac blanc, arrivée au col de Louschbach, le route n'était plus praticable. Je fais donc demi-tour et comme j'étais à l'arrêt, je fais une petite photo pour immortaliser cette belle balade.
La phot prise, je lance la jambe droite pour enjamber la moto, la gauche n'a pas aimé l'effort pour rester debout et a glissé dans la neige, résultat, plateau tibial fracturé, opération, trois mois sans posé le pied par terre et 6 mois d'arrêt au total.....
Depuis j'évite ou je prends le side....
Quelques photos pour le gloire....

[fab le motard]

tout ce blanc et ce bleu, c'est beau

[Ded31]

C'est beau un 612 !

[Marco]

Il m'est arrivé de refaire le con, mais en solo et au début de l'été, avec un trail !

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Pentecôte 2012, fin mai : les Assises de la FFMC viennent de se terminer dans le Jura, je décide d'aller voir mon pote Eric en Hte-Savoie avant de rentrer dans le 9-3, histoire de se faire un bon bout de moto pour le plaisir... défendre la moto, c'est bien, mais en faire, c'est mieux !
Arrivé chez mon pote, je me programme une journée de balade via les Aravis, les Saisies, le Cormet de Roseland, tout ça... finalement, me v'la en train de monter vers Haute-Luce, un village croquignolet de carte postale. Et puis la route continue, mon témoin de réserve est déjà allumé, mais bon, une fois arrivé en haut, suffira de redescendre sur un filet de gaz.
Je monte, je monte... au bout d'une épingle, la route devient un chemin, je monte, je monte... enfin, la neige est là, la grosse, la vraie, celle de la montagne qui ne rigole plus, celle de tout l'hiver. La carte semble indiquer qu'une piste redescend vers les Contamines-Montjoie, en trail, ça devrait le faire, alors je tente.

J'ai dû me rendre à l'évidence : ça ne passe pas ! Alors demi-tour !

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Réalisant que là encore, j'étais seul, qu'il n'y avait plus de réseau dans mon téléphone, que j'étais en réserve depuis déjà 50 bornes, je me suis dit qu'il était temps d'arrêter les conneries... pas trop envie de tâter l’éventualité qu'on retrouve mes os au dégel, comme l'ami Ozzi.

Mais quelle belle balade !

Quant à l'essence, je n'ai pas retrouvé de pompe avant Megève... à 380 km parcourus, il me restait encore trois litres, de quoi faire près de 70 km de plus.

[druid]

Mars 2012, avec la 1200 Yamaha Super Ténéré, près de l'Embalse del negratin, en Andalousie, lors d'une virée en solitaire d'une petite semaine.

Au matin, je venais de quitter Puerto de la ragua, un bled dans la Sierra Nevada, à plus de 2000 m d'altitude. Environ 30 cm de neige sur la route. Pas fier... avec une pétoire de 265 kg, pleins faits , plus les bagages.

La veille, il faisait un temps superbe et les routes étaient sèches. Mais le lendemain, beaucoup moins drôle.

J'ai mis je ne sais plus combien de temps pour rallier l'autoroute, à un train de sénateur grabataire, en laissant trainer ça et là, les semelles des bottes sur le sol la neige.

La photo a été prise lorsque j'arrivais sur l'autoroute, dégagée de toute neige.

Dans les mêmes conditions avec la Bullet, c'est de la rigolade.

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