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Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

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jbt
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar jbt » 08 déc. 2020, 18:31

Ca t'apprendra à rouler en japonaise.
La Bullet est ma moto du quotidien.
Non, ça ne veut pas dire qu'il y a un article dans le journal à chaque fois qu'elle démarre.

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druid
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar druid » 08 déc. 2020, 18:33

Gna, gna, gna :D
Easy on the throttle, steady on the gears, roll her over gently and she'll last for many years.

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Marco
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar Marco » 08 déc. 2020, 18:39

Une autre fois, en avril 2016. Je traverse les Vosges, venant de Nancy en direction de Belfort. Je décide de me faire la Route des Crêtes...
En arrivant au Markstein, plus de route ! Enfin si, mais sous la neige. Pas de dégagement prévu avant la fin du printemps.
Là encore, demi-tour... dommage !
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P1070215.JPG (85.27 Kio) Vu 1167 fois

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P1070220.JPG (92.46 Kio) Vu 1167 fois
Je suis de la mauvaise herbe, c'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, je suis de la mauvaise herbe, je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés. (G. Brassens)
. /__\.
(°\=/°)
¨¨¨¨¨

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JicéduVar
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar JicéduVar » 08 déc. 2020, 18:42

druid a écrit :Mars 2012, avec la 1200 Yamaha Super Ténéré, près de l'Embalse del negratin, en Andalousie, lors d'une virée en solitaire d'une petite semaine.

Au matin, je venais de quitter Puerto de la ragua, un bled dans la Sierra Nevada, à plus de 2000 m d'altitude. Environ 30 cm de neige sur la route. Pas fier... avec une pétoire de 265 kg, pleins faits , plus les bagages.

La veille, il faisait un temps superbe et les routes étaient sèches. Mais le lendemain, beaucoup moins drôle.

J'ai mis je ne sais plus combien de temps pour rallier l'autoroute, à un train de sénateur grabataire, en laissant trainer ça et là, les semelles des bottes sur le sol la neige.

La photo a été prise lorsque j'arrivais sur l'autoroute, dégagée de toute neige.

Dans les mêmes conditions avec la Bullet, c'est de la rigolade.

DSC03024.jpg


Quand tu es seul avec une moto lourde, pour la relever ça peut-être quasi impossible.

Un jour où il commençait à neiger, j'avais aidé un jour un gars qui avait "posé" sa BFG sur une route bien pentue. Impossible même à deux de la relever, on glissait trop, j'avais posé un carton, que j'avais dans la voiture, sous le cylindre et avec une corde, on avait fait glisser la moto jusque sur le bas coté herbeux pour enfin pouvoir la relever. Seul, je ne sais pas comment il s'en serait sortie.

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Skyranger
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar Skyranger » 08 déc. 2020, 19:01

Merci les gars pour vos récits agrémentés de photos épatantes!

Perso je me suis assez caillé les meules au 1er RI à dormir dans la neige ou peler de froid en attendant les hélicos, alors j'en rêve plus vraiment. Quoique, avec le matos actuel niveau vêtement etc...


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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar van.alstine » 08 déc. 2020, 19:19

On s'était fait surprendre il y a quelques années dans le Vercors pour Pâques au Col de la Croix-Perrin ...
En montant le Col de Rousset depuis Die on a d'abord pris la pluie, puis le brouillard et en sortant du tunnel au sommet du col la neige
elle tombait plutôt léger mais le gros souci c'était la visibilité avec l'intégral et les lunettes :grmmml:

Arrivés au col à l'Auberge de la Croix Perrin il neigeait toujours mais sur la route ça ne tenait pas encore.

Mais le lendemain matin ...
Il nous a fallu de l'eau chaude car les serrures étaient toutes gelées.

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finalement le plus compliqué a été de sortir les motos du parking glacé sans les foutre par terre
sur la route ça avait bien fondu, on a attendu pour partir que les bagnoles aient bien triffolé tout ça
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Ma Nièce en passagère a essayé de faire quelques photos en roulant et elle a même filmé

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La neige si tu vas la chercher comme aux Marmottes avec la moto adaptée à la chute et au relevage (comme il a été dit plus haut) ça va,
mais en duo avec le panzer c'est pas la même histoire. ;)

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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar fab le motard » 08 déc. 2020, 20:07

une BM à l'envers

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Limobull
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar Limobull » 08 déc. 2020, 20:30

Tout çà me rappelle mes premiers Millevaches en 1971, hier donc :polom: :old:

MILLEVACHES 1971,

Cette année là j’habitais encore en banlieue sud de Paris, à Montrouge.
Mon « parc » machines se composait alors d’une mob orange AV 89 (celle qui avait la fourche à balancier), d’un vélomoteur Motobécane D 75 et d’une Dresch 350 en cours de restauration.
Par le biais de cette Dresch, j’étais adhérent à l’AAMA fondée quelques mois plus tôt par Patrick Négro et quelques bénévoles dont Alain Grare, bien connus dans le monde de la motocyclette ancienne.

C’est au cours de nos réunions hebdomadaires qu’a germé l’idée de me rendre aux Millevaches. C’était décidé, j’irai avec la D 75.
J’avais acheté cette D 75 neuve au printemps 1970. C’était alors la plus grosse cylindrée française encore en vente. Les 125 LT n’allaient apparaître que quelques mois plus tard. Elle m’avait plu parce qu’elle avait tout d’une grande avec sa boîte séparée à 5 vitesses au pied droit. A dire vrai, j’ai vite regretté de ne pas avoir acheté une 125 MZ ou une CZ, autrement mieux taillées pour la route…Mais elle était là et j’allais lui en faire voir.

Au départ de Montrouge il fallait compter près de 500 km, soit environ 10h00 de route.
Le départ eût lieu le vendredi soir à 19h00 après un solide repas plein de calories.
La bête était chargée à mort avec le sac à dos sanglé sur le réservoir et la guitoune sur le porte-bagages. La veille j’étais passé chez LALA (qui était encore à Alésia à cette époque) pour lui acheter une bulle adaptable sur mon casque. Equipement tip-top…à condition de rouler tout le temps, sous peine d’être envahi par la buée.

Comme j’étais décidé à rouler, un coup de kick et me voilà parti, direction Montlhéry par la N20 en me tapant toute la banlieue sud. Le temps était clair et vers Etampes je commençais à me les geler salement, mais c’était trop tôt pour attaquer mon moral. Le petit 2 temps ronronnait d’aise et m’emmenait gaillardement jusqu’à Orléans.
Je n’avais alors encore rencontré pas une moto, pas une mob. J’allais aux Millevaches et je m’étais naïvement imaginé que tout ce que Paris comptait comme 2 roues était en route comme moi !

Vingt kilomètres plus loin, ravitaillement en carburant à La Ferté St Aubin, et au moment de repartir, le gros coup de cafard me prend. Voilà 2h1/2 que je me caille, j’ai l’impression de me traîner sur cette N20 en roulant poignée au taquet, pas une moto, à se demander si je ne me suis pas gouré de date ! Quand je pense aux kms qu’il me reste à parcourir, je me dis que je suis complètement cinglé et que je serais mieux dans mon plumard. Logiquement je pourrais y être dans 2h1/2.
Alors assez fait le zouave, demi-tour et retour « at home ». C’est peu glorieux, mais tant pis.
Je retraverse Orléans et en longeant la gare je vois rangées sur un trottoir devant un bistrot une dizaine de bécanes dont des sides, des p’tits cubes, des gros cubes, le tout avec armes et bagages. Aucun doute, ces gars là sont en route pour le Limousin.
Je m’arrête, on m’accueille chaleureusement, j’explique mon coup de blues et ils me remettent ma D75 dans le sens de la descente plein sud. Le plus beau est que le gars qui tient le bistrot est un membre de l’AAMA et que je ne le savais pas. Dominique Baulande, c’est son nom, tient là un relais routier qui accueillera des années durant de nombreux motards.

Nous voilà repartis. Les seules machines qui supportent mon rythme lent (maxi 80 km/h) sont une 125 MZ « banane » et une 175 Tobec chargée à bloc.
Les grosses bêtes filent devant et j’envie les attelages BMW visiblement taillés pour ce genre de virée. Ils ont pleins de phares ajoutés et quand je regarde ma modeste optique rectangulaire, elle me fait penser à une lampe de poche.
Qu’importe, cette fois-ci je roule en bonne compagnie et le bruit des moteurs est rassurant.
On passe Vierzon puis Issoudun où a lieu un arrêt carburant. Il est 23h00, le temps est clair depuis le départ, à part quelques brumes.
A La Châtre on trouve encore un troquet ouvert pour boire un chocolat chaud. Ce sera le dernier avant l’arrivée.

A Guéret on fait la jonction avec un attelage Ratier, une 125 MZ et une autre en 250 attelée. On se met tous en chasse d’une pompe à essence avant d’attaquer la montagne. On sillonne Guéret en tous sens et on finit par trouver une pompe ouverte avec des Belges en train de faire le plein de leur Yamaha 650 et Sunbeam S7. En fait ceux sont eux qui ont réveillé le pompiste qui a accepté de les servir. Du coup il se retrouve avec plus de clients que prévu et il est tout heureux de discuter avec nous. Une fois les pleins faits, les Belges partent devant et notre petite troupe s’ébranle à la suite.

Entre Aubusson et Felletin on trouve des traces de neige sur la route. Plus on avance et plus la chaussée devient blanche. L’attelage MZ ouvre la route avec un éclairage puissant. Je suis en avant dernière position avec la 175 Tobec derrière moi. Malgré tout le rythme est soutenu. Depuis que l’on est dans la montagne, on sent l’arrivée proche. Et puis soudain le side en tête fait le crabe sur du verglas et de la neige durcie en ornière, les solos qui suivent passent comme ils peuvent, je réagis trop tard et mal. Sans comprendre ce qui m’arrive, ma D 75 se met à guidonner violemment, sans doute sous le poids du chargement, et je pars en soleil. Je me revois en train de glisser sur le dos avec ma machine passant au dessus de moi. Silence tout soudain et tourbillon de phare et de lampe autour de la scène. Je suis allongé et j’ai froid. « Vas-y bouge » me dit quelqu’un, « fais voir si t’as rien de cassé ». Je fais l’inventaire de mes membres et tout paraît OK. Je dis que ça va et on m’aide à me relever et à enlever mon casque. Ma bulle est toute labourée et m’a bien protégé. Ma machine gît au fossé. Inspection qui révèle phare cassé, guidon (fourche ?) de biais, garde-boue avant cabossé, repose pied gauche tordu, moteur bloqué, bagages éparpillés. Fichtre ! La Tobec qui me suivait n’a eu son salut qu’en allant au fossé tout rempli de neige qui a bien amorti la fin de course. A part moi personne n’a de mal.
A plusieurs on remet la roue avant et le guidon dans un axe convenable. Le garde boue est redressé avec une pierre et maintenu en place avec du fil de fer. Le phare est remplacé par une lampe de poche scotchée. Côté moteur, c’est en fait le repose pied tordu qui bloquait le plateau d’embrayage. Là je me rends compte que je pisse le sang d’un doigt avec une entaille profonde. Consternation, mais aussi solidarité et amitié.
Je recharge mes bagages avec cette fois-ci la guitoune sur le réservoir et le sac sur mon dos. Nous repartons et je ne suis plus très assuré. Avec le froid, mon doigt me fait mal et je peine à débrayer. Le sang a coagulé dans le gant ça va être mignon à ôter. Les plaques de verglas et de neige se succèdent, mais nous arrivons à les passer à petite vitesse avec parfois les pieds à terre en guise de patins.
Nous voici enfin sur le plateau. La route est droite et le ciel étoilé. Nous traversons Millevaches et continuons sur Meymac où nous arrivons bien fatigués. Des courageux organisateurs veillent et attendent les arrivants nocturnes. Nous y sommes enfin. Il est 4h30 du matin. Nous découvrons un camp de toiles de tentes. On me propose de dormir dans une grande tente qui abrite une bonne dizaine d’individus. Sans demander mon reste, je me faufile entre les corps engourdis et sombre dans un vague sommeil frigorifique en me disant que je ne me réveillerai peut-être pas.
Il fait grand jour à présent et en sortant de la tente, plein de courbatures, je vois toute l’étendue du rassemblement en même temps que l’étendue des dégâts sur ma machine.
D’abord un copieux petit (grand) dèj. Après quoi je cherche une pharmacie pour me faire un pansement correct. Je finis chez un toubib qui me pose 4 points de suture.

Retour au campement pour une séance de mécanique et tôlerie. Avec l’aide d’un guzziste et d’une ampoule neuve, j’arrive à redonner de la lumière dans le phare dont la parabole n’est plus très géométrique. La fourche à un bon pète mais elle doit pouvoir tenir pour le retour.
Je ne vais malheureusement pas pouvoir rester aussi longtemps que je le souhaitais. Du fait de mon éclairage défaillant, il va me falloir rouler au maximum de jour pour rentrer sur Paris.
A midi je casse la croûte avec des potes, après quoi je fais un tour du parc pour y admirer toute sorte d’engins qui me donnent déjà envie de revenir. Je récupère ma médaille, dis au revoir aux potes et je recharge ma pauvre mule.

Sur la route du retour je dépanne deux gars en Ducati qui ont cassé leur câble d’embrayage et heureusement j’en ai un d’avance qui va au poil. Je ferai halte pour la nuit à Guéret et là j’aurai le plaisir de passer la soirée avec deux journalistes moto qui se rendent à Meymac en essayant la toute nouvelle Suzuki 750 3 cylindres surnommée « la bouillotte ». Ils m’emmènent la voir soigneusement garée sous un appentis. Avec sa robe violine, elle est superbe. Avant de les quitter je leur conseille de se méfier du verglas. Ce serait dommage d’abimer une si belle machine.

Le Dimanche soir j’étais de retour chez moi, complètement crevé, perclus de douleurs, ma machine en piteux état, mais HEUREUX.
Promis, j’y reviendrai !
FFMC veut aussi dire Fonte Fidèle Mais Capricieuse :) .

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eric86
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar eric86 » 08 déc. 2020, 20:37

la neige c'est quoi ? :woot:

Tout les hivers lorsque je me lève dans ma toile de tente je me dit que je suis un peu con. :D
Prendre des risques sur la route, se geler les ..... pendant la nuit :larme:
J'y retourne quand même
Conclusion je suis vraiment con. :rou:
L'envie me passeras forcement un jour, surement ...

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jbt
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar jbt » 08 déc. 2020, 20:48

Un petit souvenir d'une dizaine d'années, quand j'habitais à Chambéry:

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Effectivement, au départ ce matin, ça caille!
Pas grave, je suis bien équipé.

Le side pète au premier coup de kick, je le fais chauffer pendant que je m'équipe, je prends des Rilsan au cas où et des sangles au cas où aussi, je dégonfle les pneus, l'avant est neuf mais l’arrière est neuf...d'il y a 12 ans. Ça ressemble franchement pas à un pneu neige, mais on verra.

La route monte tout de suite depuis chez moi en direction du col, passé St Sulpice, la neige apparaît, on passe le panneau route fermée, et...

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Y a plein de neige!

Je double quelques randonneurs en raquette et deux skieurs de fond. En montant tranquille, en première, à 2000trs minute, le side grimpe sans patiner. Je fais pas le malin non plus, il n'y a pas de barrières, et une sortie de route côté vallée serait...définitive.
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Youpi, dès ce point, j'ai déjà battu mon record, en général, je me plante au virage précédent. La neige est fraiche, épaisse, je dois être le premier à passer depuis la nuit dernière.

Tout tranquillement, j'arrive en haut, la lumière est magnifique, le soleil fait briller la neige, bref, je vous passe le vocabulaire poétique habituellement usité dans ces situations.

Arrivé vers le haut, la vue se dégage vers la vallée:
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Et le panorama vaut le coup d'oeil. Finalement, c'est sympa là ou j'habite!
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Allez, encore quelques dizaines de mètres, et le side arrive enfin après plusieurs tentatives au sommet du col!
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Malgré l'interdiction, j'aurais bien allumé un feu pour me réchauffer tout de même, on doit être à moins de -15° Celsius, là...
Mais c'est beau! Et pas un bruit...
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Bien.
Que faire maintenant? Demi-tour? Mouais, la redescente par la même route ne m'enthousiasme guère vu la pente et les ravins. Je décide de continuer de l'autre côté pour tenter de rejoindre Novalaise. Il y a un peu de plateau, puis ça redescend en pente douce et sécurisée tout le long.
Par contre, la neige est ici plus épaisse:
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Une bonne vingtaine de cm, parfois plus, et vu que le side est très bas, le rostre du châssis joue le rôle de chasse neige et nivelle la couche tout en me freinant un peu à la redescente. Tout bon!
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Cette fois, il n'y a plus âme qui vive, je suis la seule tâche (de couleur, hein...) au milieu de la forêt, à peine si j'aperçois des traces de lièvre. J'ai croisé dans le coin des chamois en été, ils m'avaient coupé la route (!), donc je guette et je scrute, mais rien. Pas vu de loup non plus.

Ca y est. La traversée du plateau est terminée, je débouche au dessus de l'avant-pays Savoyard...
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Il fait beau, pas chaud, mais sec, mais il faut rouler visière ouverte pour éviter la buée. Le traitement anti buée du Schuberth, âgé d'il y a à peine 2 mois, déclare forfait sous ces températures. De toute façons, mes lunettes sont vite embrumées avant, alors...
Le souci est que même si le ciel est bleu, parfois, la douce pétarade du flat déclenche des précipitations en décrochant la neige des branches :LOL: :
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Tout l'art consiste à rapidement fermer la visière et retenir sa respiration pour éviter la buée le temps que les quelques kilos de neige te tombent sur le casque et pas dans le casque... Je scrute avec angoisse chaque arbre au dessus de la route, connaissant désormais le côté fourbe du sapin...

Allez, une dernière pour la route:
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Retour à la civilisation, je croise à nouveau des voitures qui me regardent comme...comme...bin, comme si je venais de passer le col en side-car, vu qu'il est un peu plein de neige tassée dans tous les coins...

Voilà, c'est le genre de balade qu'on ne fait qu'une fois dans sa vie, à moins de vivre en Norvège!
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar bulot46 » 08 déc. 2020, 21:08

Merci pour ces commentaires, souvenirs et belles photos, ça fait envie, surtout quand on est bien au chaud ! :chapo:

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Skyranger
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar Skyranger » 08 déc. 2020, 21:11

On ne parle que de froid, que je connais depuis longtemps. Et l'année dernière à très haute altitude:

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Et encore plus haut avec le Khardung La (5600 m).

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En fait moi c'est le contraire, c'est l'été que la moto m'emmerde.

Mettre des vêtements chauds en hiver c'est la norme, et s'habiller léger en été aussi, dans la vraie vie.

En moto c'est chiant, parcequ'on met presque les mêmes vêtements en hiver comme en été, protections obligent.

Franchement, pour répondre au titre du sujet, c'est plus souvent cet été que je n'ai pas pris la bécane, trop bien dans ma Merco climatisée, et pas envie de se taper casque, gants et blouson!

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Captain Bertie
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar Captain Bertie » 08 déc. 2020, 21:45

Paul (Limobull), merci pour ce morceau d'anthologie (je n'ose pas dire d'Histoire mais je le pense). Ta prose vaut toutes les photos.*

CB

*Sauf, peut-être, celles de JBT ci-dessus mais elles n'ont pas cinquante ans !

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JicéduVar
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar JicéduVar » 08 déc. 2020, 21:45

Limobull a écrit :Tout çà me rappelle mes premiers Millevaches en 1971, hier donc :polom: :old:

MILLEVACHES 1971.....


Merci msieur, j'ai passé un bon moment à te lire. :chapo:

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JicéduVar
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Re: Jusqu'à quel point prenez vous votre bécane ?

Messagepar JicéduVar » 08 déc. 2020, 22:01

jbt a écrit :Un petit souvenir d'une dizaine d'années, quand j'habitais à Chambéry: .........


De bien belles photos. :oué: