re650 a écrit :J'ai une idée afin d'éviter le CT sur les motos, sortir de l'Union Européenne !
Salut,
que des lobbyistes influent au parlement de l'UE, c'est exact, mais on a les mêmes à Paris, parfois en pire ! En l'occurrence, notre problème de CT-motos nous revient dans la gueule à cause de quelques personnes radicalisées contre tout ce qui ne pédale pas au jus de mollet. La question de la directive CT de l'UE datant de 2012 était déjà loin et elle a été bien combattue par la FFMC au cours des dix dernières années.
Les politiciens, ces imbéciles qui n'ont plus d'idées personnelles (à part leurs envies de pouvoir) ont écouté ces personnes en pensant en tirer profit pour des questions d'alliances politiques... à partir de là, ça a été la surenchère de connerie jusqu'à la décision du "Conseil des tas" qui a voulu, par orgueil, montrer qu'in fine, c'est eux qui décident, se plaçant au-dessus du gouvernement et des parlementaires.
Je rappelle l'historique récent de cette affaire :
en août 2021, alors que l'échéance décennale de mise en place de la directive européenne sur le CT-2RM arrive à son terme, trois associations-radicales autophobes et motophobes arrivent à convaincre le cabinet de la ministre de l'écologie, Barbara Pompili, de promulguer un décret pour imposer un CT-2RM à partir de la directive européenne de 2012. À ce moment-là, ça fait un an que la FFMC et la FFM discutent avec le Ministère des transports des fameuses alternatives permettant à la France de déroger au CT-2RM, comme prévu.
Je rappelle que ces trois associations s'agitent depuis des mois contre tout ce qui a un moteur dans la capitale, allant même à demander une plaque d'immat' pour les vélos électriques. Ces trois associations sont subventionnées par la ville de Paris, certains de leurs dirigeants sont ou ont été membres ou apparentés de formations politiques écolos... ils touchent aussi des subventions versées par des "opérateurs" (des commerçants) investis dans le marché juteux de la "mobilité" , exploitants d'appli, enseignes commerciales de matos pour cyclistes, etc...
Leur agitation permanente permet à la Mairie de Paris de se la jouer écolo et on leur doit aussi le stationnement payant des motos à Paris, la limitation à 30 km/h, etc... ils sont la "caution vertueuse" d'Hidalgo et de ses élus écolos sur toutes ces questions. Ils sont soutenus par les associations de piétons qui siègent au Conseil national de la sécurité routière, les médias leur tendent les micros complaisamment car ils sont clivants et ils font le buzz sur les ondes et à l'écran. Ils ont su s'entourer de conseils juridiques puissants, ils maîtrisent les réseaux sociaux, bref, ils sont "bons" dans leur domaine.
C'est ainsi qu'ils arrivent à pousser Pompili à pondre son foutu décret du CT en août 2021, avec l'accord du 1er Ministre et de JB Djebarri, secrétaire d'État aux transports, ce même Djbebarri qui est pourtant censé piloter la concertation avec les assos de motards dans le même temps sur ces fameuses mesures alternatives devant permettre à la France de ne pas faire de CT-2RM. À ce moment-là, alors que la France est en vacances et que Macron fait du jet-ski à Brégançon, la FFMC apprend très vite qu'un décret CT-Moto vient d'être signé et elle fait savoir à Macron que ça va chier, que les motards vont manifester, alors qu'au même moment, d'autres gens se mettent à manifester, en ce début août, contre l'annonce de la mise en place du pass-vaccinal prévu pour la rentrée. Soucieux de ne pas relancer un mouvement de contestation qui pourrait réveiller les Gilets-jaunes, Macron décide publiquement de suspendre aussitôt ce fameux décret du CT-2RM et ordonne à Djebarri (lequel a joué sur les deux tableaux) de rassurer les motards de la FFMC et de continuer la concertation avec eux dès que possible.
C'est ce qui va se passer, comme promis...
Mais les trois associations motophobes, toujours très bien informées sur le fonctionnement des institutions saisissent alors le Conseil d'État en argumentant que Macron et le gouvernement ne peuvent pas se soustraire à la fameuse directive européenne, ce qui est faux puisque justement, des mesures alternatives sont possibles dans les pays qui le souhaitent... le dossier CT-2RM piétine pendant des mois, tiraillé entre les parties qui discutent, conformément aux promesses de concertation et le Conseil d'État qui n'y connait rien sur le fond et qui a d'autres à chats à fouetter alors que la première présidence de Macron vit ses dernières semaines en attendant les élections présidentielles, ce qui gèle pas mal de choses.
Après la réélection de Macron au printemps 2022, Castex est remplacé par E. Borne à Matignon... conformément à la concertation en cours sur la question du CT-2RM et à la promesse de Macron un an plus tôt, Borne abroge fin juillet 2022 le décret CT-2RM d'août 2021 : c'est gagné, il n'y aura pas de CT-moto en France, la directive européenne de 2012 ne sera pas appliquée.
Mais c'était sans compter l'activisme des trois asso écolos radicales qui ressaisissent à nouveau le Conseil d'État : celui-ci se sentant "bafoué" dans sa première décision réaffirme sa prédominance sur la validité des lois en France et déclare arbitrairement que la France doit se soumettre à la directive européenne quoi qu'il arrive.
Il n'est d'ailleurs pas impossible que Macron et Borne aient, très hypocritement, laisser les choses se dérouler ainsi, ce qui leur permet au final de dire
"ah, désolé, le Conseil d'État a décidé, on n'y peut rien, c'est pas nous : nous, on voulait retirer le décret du CT, vous avez vu, on a essayé, mais le Conseil d'État dit que ce n'est pas possible, alors désolé amis motards, on a fait ce qu'on a pu..." Bref, que ceci tout n'ait été, sans doute depuis le départ il y a un an, qu'une grossière manipulation, à coups de "un pas en avant, deux pas en arrière, ni vu ni connu j't'embrouille".
Vu la facilité avec laquelle les trois asso motophobes locales sont arrivées à leurs fins et connaissant bien ce dossier et ses acteurs, je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ça a été bien orchestré depuis le début, pour arriver à un CT-moto tout en faisant croire qu'il n'en était plus question.
D'ailleurs, croyez-vous que Castex, Pompili et Djebarri (deux ministres dont le chef du gouvernement + un secrétaire d'État) puissent tous seuls pondre un décret relatif à une directive européenne sans que Macron ne le sache ? C'est un peu gros, non ?
Au bon du compte, on est déjà loin des décisions de l'UE prises il y a dix ans sous l'influence de Dekra... le lobbying pro-CT est devenu, en France, l'affaire de trois petites assos écolos, petites mais très influentes dans le panier de crabes politique français où toutes les formations politiques cherchent à se la jouer protectrices dans la lutte contre le dérèglement climatique mondial, par simple volonté d'affichage... tout ça sur le dos des trois millions d'usagers de 2RM régulièrement accusées de polluer, de faire du bruit et de plomber les statistiques de sécurité routière.
Et donc, sortir de l'UE ou pas, ce n'est pas le problème... le problème, c'est que tout pousse à électrifier le parc de véhicules en France (pour des questions de learship industriel aux enjeux énormes), en passant en force s'il le faut... et virer les motos thermiques des villes fait partie de ce plan, en cassant leurs moyens de résistance.
Merci d'être allé au bout de la lecture de ce long message, mais faut réexpliquer à nouveau comment ces évènements se sont déroulées.