Une Benelli 654, pas courante. J'en avais entendu parler, mais jamais vu en vrai.
Elle est dans son jus, aurait été ramené, en pièces, de Sardaigne par le neveu du propriétaire qui s'était cassé la figure avec, remontée à la va-vite, mais jamais remise en route. Du coup, le kilométrage au compteur est faible:
La roue arrière est encore ornée du Pirelli Mandrake qui, probablement avait été monté dessus en usine.
Mais l'état général est...disons que ça mériterait encore un bon confinement. Il y a de la rouille, pas mal, surtout sur le cadre. Elle aurait fait un séjour dans un poulailler. Quelques traces de la gamelle (tête de fourche rapée, cocotte de frein cassée, silencieux plié) mais il y a visiblement eu un essai de réparation: j'ai trouvé sous la selle un maître cylindre avant de remplacement, et les tés de fourches sont montés sans visserie, donc non serrés.
Par contre, ce qui serrait, c'était les freins. Je les pensais grippés alors qu'en fait, la plaquette interne de chaque étrier frotte en permanence sur la face interne des disques. Soit le déport des disques n'est pas le bon, soit les tés, qui auraient pu être remplacés après la chute, ne sont pas du bon écartement. Ou la jante pourrait être trop fine au niveau du moyeu, aussi.
De toute façon, même neuve, elle était faite de bric et de broc cette moto. Un moteur, deux tiers de 900 Sei, largement pompé sur le 500 Four, une partie cycle, des feux, instruments, commodos de Guzzi, le même système électrique Bosch que les BMW et le même câblage que chez Panzani, un habillage emprunté aux petites cylindrées de Benelli, avec des caches latéraux en bonne tôle qui rouille, ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu.
Bon. Ca va me donner un prétexte pour aller à Mandello la semaine prochaine, ça.
