masbernat a écrit :Chez nos voisins d'outre Manche il semble que dans un club de même marque les différents modèles cohabitent sans problèmes! Chez nous c'est les Anglaises d'avant telle année qui ne supportent pas les modèles suivants et ainsi de suite....
Oui.
Ainsi, les clubs français regroupant les amateurs de motos anglaises anciennes ont toujours rejetés les Bullet indiennes. Considérant que la production des motos anglaises s'arrête en 1983 (dernières Triumph Bonneville fabriquées sous licence chez Harris), ils estiment que les Bullet fabriquées en Inde à partir de 1955 ne sont pas des "motos anglaises classiques", mais de vulgaires "copies".
De même, lors de l'apparition du courant de la moto néo-classique en France dans les années 90, les Bullet indiennes, puisque vendues neuves, n'étaient pas considérées comme des motos anciennes... en conséquence, les amateurs de Bullet-India des années 90-2000 ne trouvaient pas leur place, rejetés par le monde des "collectionneurs", méprisés par les amateurs d'anglaises classiques et ignorés du reste des motards qui ne comprenaient pas comment on pouvait s'enticher d'une moto incapable de dépasser le 110 km/h, avec des freins à tambours, sans démarreur électrique...
Bref, dans les années 90, la Bullet Enfield-India (pas encore redevenue "Royal-Enfield") était une sorte de vilain petit canard n'intéressant que quelques originaux. Et c'est ce qui a poussé Francis (un médecin montpelliérain) a créer, dans les années 2000, un site Internet et un forum qui sont devenus "notre" forum et la Royal-association.
Aujourd'hui, les motos Royal-Enfield font désormais partie du paysage motocycliste... les Bullet EFI, en adoptant la modernité (frein à disque, bloc-moteur, démarreur et injection électronique) ont assuré la transition entre la "tradition" (continuité de la Bullet, modèle emblématique) et la gamme actuelle incarnée par les twin 650 dont les seules choses communes avec les anciens twin anglais restent le nombre de cylindre, leurs appellations commerciale (Interceptor) et le nom de la marque (Royal-Enfield).
Pour de nombreux nouveaux venus, l'Histoire s'oublie ou n'est pas connue, remplacée par la légende à laquelle ils sont sensibles, cette légende étant désormais un élément majeur du marketing chez Royal-Enfield.
Maintenant, rouler en Royal-Enfield n'a plus rien de compliqué : les modèles actuels sont modernes, fiables, garantis... mais durant les années 90, quand il n'y avait que la Bullet "fonte", véritable machine d'autrefois puisque directement dérivée du modèle de 1955, ce n'était pas aussi simple ! Il n'y avait quasiment pas de concessionnaire et leurs propriétaires devaient souvent se débrouiller tous seuls avec en plus de nombreux problèmes mécaniques sérieux !
Cette transition a en partie été possible parce que de la fin des années 80 au mi-temps des années 2000, quelques motards atypiques ont choisi les Bullet India pour rouler différemment, un peu à l'écart des chapelles auto-proclamées... mis à l'écart des "gardiens du temps" de l'époque (les collectionneurs de motos vraiment anciennes), ils sont, par le cours des choses, devenus en quelque-sorte les "gardiens du temple" des Royal-Enfield actuels...
Ceci est une juste une petite analyse bricolée vite fait de là où nous en sommes et je ne me revendique absolument pas, pour ce qui me concerne, gardien d'aucun temple ni de telle ou telle chapelle, de telle ou telle secte ou autre confrérie à la noix.