Jackymoto a écrit :Celle là pas mal du tout:
https://www.leboncoin.fr/motos/1974984976.htmPas historique, mais tu as un alternateur costaud, et les moteurs étaient mieux usinés
que sur les vieilles des années 70, les pires.
Voui, contrairement à l'époque où elles étaient fabriquées, la disponibilité des pièces est extraordinaire,
entre les Ukrainiens et les Chinois (paire de carbu=33€ arrivés devant ta porte, vilebrequin neuf= 150€)
Les pièces modernes sont bien meilleures contrairement à certaines affirmations Russkofs...qui achètent en masse chez les Chinois.
Ce modèle Oural 650 est la fameuse IMZ type 8.103-10, très répandue en Sibérie et dans les campagnes. C'est un très bon attelage, facile à entretenir.
La plupart ont une marche AR et certains modèles avaient des petites options marrantes, comme le frein à main (un levier de blocage du frein AR qui commande aussi le frein du panier).
Les freins à tambour en tôle emboutie (on appelle ces modèles les "capsules de bière") sont très insuffisants et les rayons de roues cassent assez souvent.
Certains de ces modèles sont à allumage à rupteur, d'autres à allumage électronique.
En Russie, ces attelages étaient utilisés jusqu'au bout de l'usure, bien au-delà des 100 000 km. Tant qu'on roule à 80 km/maxi avec l'essence russe (plutôt "grasse" à l'époque), la mécanique tient le coup.
En Sibérie, ces véhicules roulent beaucoup, mais jamais bien loin... de villages en villages, via des pistes non revêtues, donc à des vitesses moyennes de 20 à 40 km/h maxi. Tant que le moteur démarre, que le mouvement arrive à la roue AR et que les trois pneus (souvent complètement lisses) restent à peu près gonflés, ça roule... mais ça roule souvent à l'état d'épave. En Sibérie, j'en ai vu beaucoup qui n'avaient plus de commande frein, avec un réservoir d'essence brinquebalant sur ses supports cassés, les rayons de roues AR remplacés par de la tige filetée, des batteries totalement HS qui ne servaient plus que de relai de continuité au circuit électrique souvent rendu à sa plus simple expression, etc... j'ai vu des trucs qui s'apparent un peu à ce que d'autres ont vu en Afrique, avec des 4L, des 404 ou de vieux Land-Rover rafistolés au fil de fer.
Mais les Russes sont très fiers de leurs Oural : ils disent que ce sont de bonnes motos, très solides et dans un sens, c'est vrai vu leur capacités à endurer un service très dur (amplitudes thermiques de -40° l'hiver à +40° l'été dans les régions d'Asie centrale), des routes affreuses et quasiment pas de réseau commercial de vente de pièces et de réparation.
Tous ceux qui ont acheté ces modèles, neufs, en France ont rapidement eu des problèmes, simplement parce que ces mécaniques ne résistent pas longtemps à des moyennes de vitesses trop élevées soutenues longtemps et à nos carburants trop secs.
En France, dans les années 90, plusieurs mécanos-entrepreneurs ont tenté de se faire importateurs de ces attelages... pas un seul n'a duré. Les plus volontaires tentaient de fiabiliser ces engins, mais plus ils renforçaient d'un côté, plus ça lâchait de l'autre côté. Quand le moteur était amélioré (changement de pistons, par exemple), les performances augmentaient un peu et c'est le vilo qui cassait... où la transmission qui finissait par se désintégrer bouts par bouts.
Certains ont carrément fait homologuer un modèle avec le moteur BMW R 80 (la Dnper MT 80)... ça y est, moyennant un prix d'achat assez élevé, le moteur ne tombait plus en panne et ne cassait plus... mais c'est le reste qui flanchait : BV, transmission, rayons de roue, incapable de résister aux 50 ch du flat allemand.
Quand l'URSS s'est effondrée au début des années 90, l'usine Oural d'Irbit a failli s'arrêter. Cette usine où des centaines d'ouvriers ont produit plusieurs millions d'attelages Oural durant quarante ans était à bout de souffle.
Et puis d'anciens responsables de kolkhozes rapidement reconvertis aux lois du marché capitaliste ont investi un peu, fait beaucoup de promesses, revendu juste à temps pour se barrer avec du pognon (c'était les années Elstine,
"bolchoï bardak" !)... et puis des américains ont pris les choses en main en injectant assez de pognon et un nouveau modèle est apparu, avec l'Ural 750 qui fut enfin suffisamment fiable pour contenter les marchés d'exportation et quelques originaux voulant rouler autrement en Europe de l'ouest ou en Amérique du nord.
Quant au marché local, russe, il s'est totalement effondré : comme les européens juste après la guerre, les Russes voulaient une voiture et ceux qui sont restés motards par conviction rêvaient de motos japonaises ou américaines... mais surtout pas d'un side-car Oural, symbole de pénurie et d'économie soviétique planifiée.
Bref, à condition de faire de la mécanique, l'achat d'un vieil attelage Oural peut être une aventure à tenter, mais faudra ensuite limiter ses usages à la balade tranquille, pas rapide car la mécanique de ces véhicules ne supporte pas du tout d'être forcée.
Dans un petit bled de province pas menacé par les restrictions de circulation à des fins écolos, ça peut faire un véhicule d'usage courant, pour aller faire ses courses, emmener ses mômes à l'école, aller à ses activités associatives, participer à des événement motos locaux... souvent, mais surtout,
pas vite.