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Les Bauges / Apéritif / Ascenseur pour le Plateau

Posté : 23 avr. 2012, 20:41
par Jihel
Bonjour à tous,

Pour ceux qui croient qu'il y avait une vie dans la région avant le 6ème Rassemblement de la Royal Association, la brochette en charge de l'organisation (1) a imaginé publier ici quelques infos, à vocation *apéritive*, et relatives à certains lieux et sites où l'on va se poser, ou que l'on va approcher pendant nos balades.

Cette mini-série a été inaugurée par Captain Bertie ("Un prisonnier célèbre").
http://www.royalenfieldlesite.com/forum/viewtopic.php?f=41&t=10809
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Le funiculaire de Saint Hilaire du Touvet, le restaurant panoramique et le "Laboratoire d'Icare" en gare haute, sont l'un des attraits touristiques de la partie sud de la Chartreuse. On passera tout près lors de notre balade du samedi 19 mai, au départ de Saint Pierre d'Albigny.

L'histoire commence en 1917 : l’Union des Industries Métallurgiques et Minières (UIMM) crée l'Association Métallurgique et Minière de lutte contre la tuberculose, promue maître d'oeuvre de la construction d'un funiculaire destiné à faciliter l'accès au plateau des Petites Roches. Le Plateau est alors desservi par une seule route à la viabilité aléatoire, et inaccessible l'hiver. Le but est d'y établir un, puis trois sanatoriums sur la commune de Saint Hilaire du Touvet. La démarche est de santé publique, et l'objectif principal, donc, la lutte contre la tuberculose. (On revient là-dessus dans un prochain "Apéritif").

La construction du funiculaire dure plus de trois ans, entre 1920 et 1923. Le dénivelé total atteint 700 m, avec la pente la plus forte d'Europe (la plus forte du monde dans le tunnel : 83 %, je vous le donne comme on me l'a vendu). Dans les deux premières années, il va jouer le rôle d'un ascenseur un peu particulier (d'un monte-charge plutôt), en transportant plus de 56 000 tonnes de matériaux de construction.

En 1940-1945, il est le moyen de transport courant des habitants du Plateau vers la Vallée du Grésivaudan, la gare (basse) de Montfort étant connectée à la ligne de tramway Grenoble-Chapareillan – village qui est lui-même une étape de notre balade du 19 mai.

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Le balancier (l'ironie) de l'histoire fait qu'après qu'ait été privilégié ici comme ailleurs l'usage de l'automobile, cette façon de relier en direct et au plus court montagne et vallée revient en 2012 dans l'actualité grenobloise : s'appuyant sur le savoir faire des entreprises locales de remontées mécaniques, la Métro (Communauté d'agglomération) travaille sur un projet de transport par câble à grande capacité entre le Plateau du Vercors et les parkings "multimodaux" d'entrée de ville, lesquels incluent bien sûr le tramway (2).

Après 1945, le funiculaire n'est plus ce qu'il était, et, développement des moyens de transport individuels aidant (si l'on peut dire), il ne doit sa survie qu'à l'intervention des collectivités territoriales – département et commune de Saint Hilaire du Touvet. Il fonctionne aujourd'hui dans le cadre d'une Régie municipale.

C'est le succès du Vol Libre qui va le sauver définitivement, après les premiers essais de deltaplane en mai 1974 et la découverte du site privilégié de Saint Hilaire. Le funiculaire relie en effet idéalement zone d'atterrissage à Lumbin, dans la vallée de l'Isère, et bases de départ, l'une d'entre elles n'étant d'ailleurs qu'à une centaine de mètres de la gare haute (On revient aussi là-dessus dans un prochain "Apéritif").

La période récente (depuis les années 80) est celle de la sécurisation de la voie et des falaises qui ne demandent qu'à s'y effondrer (3), et aussi de la réfection de la machinerie dans le respect des éléments d’origine. Idem pour les cabines, douteusement "modernisées" entre 1956 et 1992.

L’un des plus anciens chemins de fer touristiques des Alpes françaises, censé gravir la plus forte pente d'Europe, mérite peut-être une petite pause dans notre balade du 19 mai… d'autant que de la gare haute on a sous les yeux un panorama exceptionnel, qui se déploie du Mont Blanc au Vercors.

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Au fond, le "panorama exceptionnel, qui se déploie du Mont Blanc au Vercors". Bon, comme dit un chroniqueur de France Info : naturellement, vous n'êtes pas obligés de me croire.

. JL

La reproduction de l'affiche et la plupart des informations de ce post sont empruntées (je les rends après !) à :
http://www.funiculaire.fr/le-funiculaire/historique/
Les photos anciennes (diaporama au bas de la page-écran) valent à elles seules le détour.
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Notes
(1) Sur cette appellation, voir ici, début du post :
http://www.royalenfieldlesite.com/forum/viewtopic.php?f=11&t=10794
(2) Entre le Plateau du Vercors et l'agglomération grenobloise, le trafic automobile pendulaire moyen est estimé à 9 000 véhicules/jour.
(3) En 1954, l'effondrement du Bec Margain a coupé la route nationale, à proximité du village de Montfort, point de départ du funiculaire. L'étymologie du nom du village de Crolles (et de la Dent éponyme, dont la silhouette majestueuse, le 19 mai, ne manquera pas d'impressionner les poètes et autres âmes sensibles) viendrait du latin "corrotulare" = faire rouler, écrouler. Le 15 janvier dernier, ce sont encore 4 à 500 m3 qui se sont détachés de la falaise pour tomber sur le territoire de la commune de Crolles, la bien nommée. La loi de la pesanteur est dure, mais c'est la loi.

Re: Les Bauges / Apéritif / Ascenseur pour le Plateau

Posté : 23 avr. 2012, 21:01
par Pifou56
Chère brochette,

et si vous aviez dévoilé toutes ces merveilles avant la clôture des inscriptions ? :?: ?


Un inscrit impatient...

Re: Les Bauges / Apéritif / Ascenseur pour le Plateau

Posté : 24 avr. 2012, 08:09
par isawood
Jihel a écrit :(3) En 1954, l'effondrement du Bec Margain a coupé la route nationale, à proximité du village de Montfort, point de départ du funiculaire. L'étymologie du nom du village de Crolles (et de la Dent éponyme, dont la silhouette majestueuse, le 19 mai, ne manquera pas d'impressionner les poètes et autres âmes sensibles) viendrait du latin "corrotulare" = faire rouler, écrouler. Le 15 janvier dernier, ce sont encore 4 à 500 m3 qui se sont détachés de la falaise pour tomber sur le territoire de la commune de Crolles, la bien nommée. La loi de la pesanteur est dure, mais c'est la loi.


en 1248, une partie du granier s'effondra créant le décor qu'on connait actuellement, faisant 5000 morts. c'etait une punition divine contre les savoyards, dit-on.

question : la jolie montagne va-t-elle résister à l'assaut de 50 grosmonos vibratoires ?

:wink:

Re: Les Bauges / Apéritif / Ascenseur pour le Plateau

Posté : 24 avr. 2012, 08:31
par poalaboi
Jihel a écrit :(3) En 1954, l'effondrement du Bec Margain a coupé la route nationale, à proximité du village de Montfort, point de départ du funiculaire. L'étymologie du nom du village de Crolles (et de la Dent éponyme, dont la silhouette majestueuse, le 19 mai, ne manquera pas d'impressionner les poètes et autres âmes sensibles) viendrait du latin "corrotulare" = faire rouler, écrouler. Le 15 janvier dernier, ce sont encore 4 à 500 m3 qui se sont détachés de la falaise pour tomber sur le territoire de la commune de Crolles, la bien nommée. La loi de la pesanteur est dure, mais c'est la loi.

Un ami disait à propos de l'érosion et avec force clins d’œil (d'yeux ?) "la vocation de toute montagne est de finir en pénéplaine" :wink: :wink:

Re: Les Bauges / Apéritif / Ascenseur pour le Plateau

Posté : 24 avr. 2012, 15:14
par papymad
Ben oui, mais je ne me sens pas la vocation de finir en crêpe ou steak haché !
La vrai question, c'est Isa qui la pose. La montagne va-t-elle résister à notre passage.
Je paraphrese :
Quand même, qu'est-ce que vous êtes emm...dés avec vos montagnes ! c'est pas dans les Pyrénées qu'on verrait un truc pareil :lol: :lol:
bon, je vois la porte.

Re: Les Bauges / Apéritif / Ascenseur pour le Plateau

Posté : 24 avr. 2012, 17:36
par JacquesD
de poalaboi :
Un ami disait à propos de l'érosion et avec force clins d’œil (d'yeux ?) "la vocation de toute montagne est de finir en pénéplaine"

Il a raison ton ami, mais il faut être patient ! . . .