Messagepar Marco » 07 févr. 2022, 15:32
Salut,
partir faire une hivernale à moto n'a pas grand-chose à voir avec le "courage", mais ça peut tourner à l'aventure.
Le courage, c'est de dire non à ses chefs si ils veulent vous faire faire ce que votre conscience réprouve... Le courage, c'est de risquer sa peau pour sauver celle d'un autre qui risque d'y passer si on ne fait rien.
Mais le courage, c'est aussi d'aller bosser parce qu'on ne peut pas faire autrement, parce qu'on a des responsabilité vis-à-vis de sa famille alors qu'on a envie d'étrangler son chef ou ses collègues... alors, on prend sur soi et ainsi, des gens courageux, y'en a des millions chaque matin dans le métro et sur les routes.
Il peut y avoir plein de définitions du courage, mais partir faire de la moto dans des conditions qui vont être difficiles, ce n'est pas une question de courage, mais juste d'envie de faire un truc qui nous sort de l'ordinaire, en compagnie d'autres personnes faisant la même démarche.
Ceci dit, partir faire une hivernale, ça peut être un peu de l'aventure quand même, quand on décide de s'attaquer à un col dans des conditions de roulage incertaines plutôt que d'assurer le passage par une route plus dégagée, quand ce qu'on a prévu pour y arriver risque de ne pas fonctionner, quand les chaînes bricolées se mettent à casser alors qu'il reste plus de la moitié de la route à faire... pourvu qu'ça tienne ! Là commence l'aventure.
L'aventure, c'est aller au-devant d'une relative incertitude en se disant "on verra bien une fois qu'on y sera". Plus il y a de certitudes et de précautions par avance, moins il y a d'aventure, par rapport aux conditions météo, aux difficultés de la route...
Cela n'empêche pas de s'y préparer au mieux, car partir dans ce genre de virée mal préparé, c'est juste de l'inconséquence.
En ce qui me concerne, j'ai participé deux fois aux Marmottes, deux fois en embarquant dans le side-car d'un copain que j'ai rejoint d'abord confortablement, la première fois en train, la seconde fois en voiture. La difficulté et le plaisir consistaient alors à traverser les Alpes en side-car début janvier, ce qui est toujours un peu l'aventure. Mais ça ne m'a demandé aucun "courage", juste l'envie d'y aller et le fait de l'avoir fait parce que je disposais du temps nécéssaire pour le faire. Les difficultés prévisibles dues aux basses températures auxquelles on s'exposait de notre plein gré ont été gérées facilement grâce à un bon équipement.
L'aventure dépend aussi de la façon dont s'y prend : pour Beb74 ou Boubou qui sont se sont lancés en moto solo ou d'autres copains qui l'ont fait avec de vieilles motos anglaises de plus de quarante ans, l'aventure est plus grande que pour ceux qui y sont allés à bord d'un side-car Zeux équipés de pneus "contact".
La mise à l'épreuve est aussi plus grande pour ceux qui campent que pour ceux qui dorment à l'hôtel, mais là encore, il y a ceux qui sont montés avec des véhicules "faciles" et qui ont campé (ce qui est difficile) et ceux qui sont montés avec des motos incertaines (ce qui est difficile) et qui ont dormi à l'hôtel, ce qui est plus facile.
Bref, se lancer dans une hivernale n'est pas une question de courage, mais juste d'aller se frotter à de l'inconfort et faire un truc qu'on ne fait pas tous les jours, juste parce qu'on a envie de le faire.
Mais traverser les Alpes en plein hiver à moto en sachant que les derniers kilomètres pourront être très difficiles en raison des conditions météo, oui, c'est un peu de l'aventure... largement faisable avec un peu de préparation et des équipements adaptés. Mais c'est une toute petite aventure en comparaison d'un voyage de plusieurs semaines en direction du Grand-nord en plein hiver, ce qui est là, vraiment de l'aventure et qui demande, vu les difficultés, une bonne dose de courage.
Je suis de la mauvaise herbe, c'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, je suis de la mauvaise herbe, je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés. (G. Brassens)
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