Un document exceptionnel
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Un document exceptionnel
Un ami m'a fait parvenir le lien suivant qui concerne une visite de l'usine RENAULT de Billancourt en 1934.
Au delà de l'aspect technique sur les différentes phases de fabrication, ce film permet de se faire une idée assez saissante sur les dures conditions de travail.
Notamment toute la partie forge et laminoirs. La transformation d'un bloc d'acier incandescent en fil étiré de 10mm est spectaculaire. Le risque de se faire entortiller par le fil chauffé à blanc devait être terrible à supporter et on devait sa vie uniquement au rythme soutenu par toute l'équipe.
La fabrication des roulements à billes ou celle des ressorts de coussins est aussi pleine d'enseignement.
A méditer sur la pénibilité au travail...2 ans avant 36.
Quand on voit ce qu'est devenue (et ce que va devenir) l'ïle Seguin, ça laisse rêveur en pensant à la sueur et aux larmes de ceux qui travaillaient là
http://www.louisrenault.com/index.php/films
Au delà de l'aspect technique sur les différentes phases de fabrication, ce film permet de se faire une idée assez saissante sur les dures conditions de travail.
Notamment toute la partie forge et laminoirs. La transformation d'un bloc d'acier incandescent en fil étiré de 10mm est spectaculaire. Le risque de se faire entortiller par le fil chauffé à blanc devait être terrible à supporter et on devait sa vie uniquement au rythme soutenu par toute l'équipe.
La fabrication des roulements à billes ou celle des ressorts de coussins est aussi pleine d'enseignement.
A méditer sur la pénibilité au travail...2 ans avant 36.
Quand on voit ce qu'est devenue (et ce que va devenir) l'ïle Seguin, ça laisse rêveur en pensant à la sueur et aux larmes de ceux qui travaillaient là
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FFMC veut aussi dire Fonte Fidèle Mais Capricieuse .
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Re: Un document exceptionnel
Hé bé !
Si j'avais vu ce film avant de plonger dans la mécanique, on ne m'y aurait jamais vu.
Mais bon, il faut bien que quelqu'un le fasse.
Si j'avais vu ce film avant de plonger dans la mécanique, on ne m'y aurait jamais vu.
Mais bon, il faut bien que quelqu'un le fasse.
JacquesD
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Re: Un document exceptionnel
Limobull,
Comment ne pas être impressionné quand je vois ces images, surtout les premières, sachant que hauts-fourneaux, laminoirs et fonderies étaient à 3 ou 4 kilomètres de chez moi à vol d'oiseau .
Mon grand-père avait le numéro 11 à la SAFE, fonderie Renault qui existe toujours à Hagondange .
En ce temps là, la Moselle était en plein boum économique .
Comment ne pas être impressionné quand je vois ces images, surtout les premières, sachant que hauts-fourneaux, laminoirs et fonderies étaient à 3 ou 4 kilomètres de chez moi à vol d'oiseau .
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La ligue des motocyclistes indépendants,...c'te race !
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Re: Un document exceptionnel
Oui, mais l'eau de la Moselle était très polluée, tandis qu'aujourd'hui elle n'est pas propre du tout.
Je comprends que les gars avaient besoin de congés au bout de quelques mois dans un tel bordel.
Si le film a été tourné en 1934, ils n'y avaient pas encore droit.
Je comprends que les gars avaient besoin de congés au bout de quelques mois dans un tel bordel.
Si le film a été tourné en 1934, ils n'y avaient pas encore droit.
JacquesD
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Re: Un document exceptionnel
Paul, un grand merci pour ce lien.
Il y a quand même de grandes choses sur ce site hors période d'élection
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"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait". Mark Twain. ...
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Re: Un document exceptionnel
Quelle horreur...
Perdre sa vie à la gagner prend ici tout son sens...
Même sans parler d'accidents, passer ses journées à faire un travail à la foi si pénible et abrutissant me parrait toujours aussi attroce. Comment peut-on faire bosser des gens ainsi ?
Même si les normes de sécurité ont changé -pas partout d'ailleurs- et la réglementation sur le temps de travail évolué -là encore pas chez tous le monde- ce genre de boulot me terrorise.
Lorsque l'on voit les images au ralenti, c'est à dire à un rhytme qui soutenu toute une journée me semble déjà impossible, puis en vitesse normale, ça fait vraiment peur...
Dire que mon père a eu une Primaquatre de 1934 comme celle que l'on voit à la fin du reportage, si j'avais su je ne l'aurais pas regardé de la même façon .
Merci Limobull pour ce lien qui ouvre les yeux et les consciences !
Perdre sa vie à la gagner prend ici tout son sens...
Même sans parler d'accidents, passer ses journées à faire un travail à la foi si pénible et abrutissant me parrait toujours aussi attroce. Comment peut-on faire bosser des gens ainsi ?
Même si les normes de sécurité ont changé -pas partout d'ailleurs- et la réglementation sur le temps de travail évolué -là encore pas chez tous le monde- ce genre de boulot me terrorise.
Lorsque l'on voit les images au ralenti, c'est à dire à un rhytme qui soutenu toute une journée me semble déjà impossible, puis en vitesse normale, ça fait vraiment peur...
Dire que mon père a eu une Primaquatre de 1934 comme celle que l'on voit à la fin du reportage, si j'avais su je ne l'aurais pas regardé de la même façon .
Merci Limobull pour ce lien qui ouvre les yeux et les consciences !
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La nostalgie n'est plus ce qu'elle était...
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Re: Un document exceptionnel
Un pour qui cela a très mal fini, c'est Mr Louis Renault lui-même qui, à tort ou à raison, est mort presque sans soins dans une cellule de la prison de la Santé en 1944 ou 1945.
Les conditions de travail chez Renault étaient parfaitement normales pour l'époque.
Chez Citroën, les carters des Btes de vitesses en alu des DS étaient encore coulés au sable et à la grosse louche, les vilebrequins forgés étaient encore manipulés sous les presses par des balèzes au début des années 70.
Je me rends compte que, même si souvent j'en ai bavé dans mon travail qui était parfois très"physique", j'ai au moins eu le privilège d'échapper à cette monotonie abrutissante.
Renault n'avait pas développé (comme certains gros industriels) les maternités, garderies, écoles, logements, hôpitaux et cimetières Renault, parce que là ! . . . .
Les conditions de travail chez Renault étaient parfaitement normales pour l'époque.
Chez Citroën, les carters des Btes de vitesses en alu des DS étaient encore coulés au sable et à la grosse louche, les vilebrequins forgés étaient encore manipulés sous les presses par des balèzes au début des années 70.
Je me rends compte que, même si souvent j'en ai bavé dans mon travail qui était parfois très"physique", j'ai au moins eu le privilège d'échapper à cette monotonie abrutissante.
Renault n'avait pas développé (comme certains gros industriels) les maternités, garderies, écoles, logements, hôpitaux et cimetières Renault, parce que là ! . . . .
JacquesD
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Re: Un document exceptionnel
Merci Paul pour ce document est en effet exceptionnel et plein d'enseignements ...
J'aimerai bien voir un film sur l'usine de Reeditch avant guerre ... je n'ai que des photos ... quelqu'un aurait ça dans ses tiroirs ?
J'aimerai bien voir un film sur l'usine de Reeditch avant guerre ... je n'ai que des photos ... quelqu'un aurait ça dans ses tiroirs ?
Pour devenir vieux et sage ... il faut avoir été jeune et con ...
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Re: Un document exceptionnel
On ne peux en effet regarder ce film sans penser à Chaplin: je ne l'ai pas vu en salle à sa sortie, mais je connais quand même
Je me faisais justement la réflexion en voyant ce documentaire que s'il s'était agit d'une fiction, j'aurais eu du mal à croire que cela puisse être comme ça dans la réalité alors que là...
En toute naïveté je pensais que Charlie Chaplin exagérait beaucoup plus que cela, et c'est justement la découverte du contraire qui me défrise !
Exerçant moi aussi un métier manuel, souvent assez physique (j'ai honte d'écrire ça après ce visionnage, tout est relatif...), j'écris ces lignes avec un bon petit mal de dos qui couve, deux opérations du canal carpiens (gauche et droite), je me sens malgré tout fort bien loti par rapport à cette chair à canon de l'industrie...
Je me faisais justement la réflexion en voyant ce documentaire que s'il s'était agit d'une fiction, j'aurais eu du mal à croire que cela puisse être comme ça dans la réalité alors que là...
En toute naïveté je pensais que Charlie Chaplin exagérait beaucoup plus que cela, et c'est justement la découverte du contraire qui me défrise !
Exerçant moi aussi un métier manuel, souvent assez physique (j'ai honte d'écrire ça après ce visionnage, tout est relatif...), j'écris ces lignes avec un bon petit mal de dos qui couve, deux opérations du canal carpiens (gauche et droite), je me sens malgré tout fort bien loti par rapport à cette chair à canon de l'industrie...
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Re: Un document exceptionnel
Les usines automobiles ou 2 roues, toutes celles visitées avaient des conditions de travail similaires à des postes plus ou moins "privilégiés" .
Le pire vu, fut la chaine de débosselage carrosserie chez Peugeot à Sochaux où l'ouvrier plié en deux tout en avançant de rythme avec la chaine donne des coups de maillet dans un boucan d'enfer pour rattraper les imperfections .
J'm'étais dit, << au gamin qui ne fait rien à l'école il serait bon de montrer ça .>>
Le mieux, si j'ose dire, les fondeurs à la louche de pistons et autres carters de l'usine de Dannemarie en Alsace (elle ferme définitivement ses portes fin 2012 avec 140 emplois qui sautent) qui ressemblent à quelques hercules mythologiques torse bardé de cuir et suintant la transpiration à exécuter une tâche encore artisanale à fort taux de rebut .
Ce qu'il se passe dans le creusé quand le métal bouillant en fusion y coule, Dieu seul le sait .
Images bien plus belles que celles laissées par toutes ces femmes, oui 90% du personnel y est féminin, qui de leurs petites mains agrippées à des visseuses pneumatique vissent, et vissent et vissent encore !......Tristos !
Les laminoirs à fils existent toujours par ici, SOLLAC, et de temps à autres effectivement une barre échappe !......J'vous laisse imaginer la suite du carnage ....... heureusement que ce train d'enfer circule que dans d'immenses bâtiments .
Le pire vu, fut la chaine de débosselage carrosserie chez Peugeot à Sochaux où l'ouvrier plié en deux tout en avançant de rythme avec la chaine donne des coups de maillet dans un boucan d'enfer pour rattraper les imperfections .
J'm'étais dit, << au gamin qui ne fait rien à l'école il serait bon de montrer ça .>>
Le mieux, si j'ose dire, les fondeurs à la louche de pistons et autres carters de l'usine de Dannemarie en Alsace (elle ferme définitivement ses portes fin 2012 avec 140 emplois qui sautent) qui ressemblent à quelques hercules mythologiques torse bardé de cuir et suintant la transpiration à exécuter une tâche encore artisanale à fort taux de rebut .
Ce qu'il se passe dans le creusé quand le métal bouillant en fusion y coule, Dieu seul le sait .
Images bien plus belles que celles laissées par toutes ces femmes, oui 90% du personnel y est féminin, qui de leurs petites mains agrippées à des visseuses pneumatique vissent, et vissent et vissent encore !......Tristos !
Les laminoirs à fils existent toujours par ici, SOLLAC, et de temps à autres effectivement une barre échappe !......J'vous laisse imaginer la suite du carnage ....... heureusement que ce train d'enfer circule que dans d'immenses bâtiments .
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Re: Un document exceptionnel
Pire que la dureté physique, c'est le côté répétitif à l'infini, de quoi ensuquer le plus borné.
JacquesD
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Re: Un document exceptionnel
Putain, quel cauchemar,pour vous remonter le moral: des bikéres et des mods.C'est Claude Bataille qui m'a fait connaitre ce film,que Bourdache a retrouvé dans le Tube.
http://youtu.be/UAj0NvKt9pM
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Re: Un document exceptionnel
Mon premier boulot au sortir de mes études dans un CET (on peut dire poubelle) était dans une filiale de Renault... Saviem pour ne pas la citer (Renault, mais pour les camions).
Quand je suis rentré la dedans la première fois, à 18 ans tout frais, j'ai cru ce petit matin (alentour de 3 plombes) débarquer dans un livre de Zola... et on était plus en 1934 pourtant !
C'est à la fois apocalyptique, fascinant et ..... Un univers hors du temps. Un univers de bruits, de crasse, de martellements gigantesques, de lumières aveuglantes et d'ombres démoniaques.
Un endroit ou l'erreur n'est pas permise (mon boulot consistait surtout a passer des câbles dans l’entre-las des poutrelles des ateliers).
J'ai compris très rapidement que si je me laissait enfermer dans cette routine abrutissante, je n'en sortirais jamais... 68 était là, les petites fleurs, les mini jupes.... j'ai démissionné !!!
Quand je suis rentré la dedans la première fois, à 18 ans tout frais, j'ai cru ce petit matin (alentour de 3 plombes) débarquer dans un livre de Zola... et on était plus en 1934 pourtant !
C'est à la fois apocalyptique, fascinant et ..... Un univers hors du temps. Un univers de bruits, de crasse, de martellements gigantesques, de lumières aveuglantes et d'ombres démoniaques.
Un endroit ou l'erreur n'est pas permise (mon boulot consistait surtout a passer des câbles dans l’entre-las des poutrelles des ateliers).
J'ai compris très rapidement que si je me laissait enfermer dans cette routine abrutissante, je n'en sortirais jamais... 68 était là, les petites fleurs, les mini jupes.... j'ai démissionné !!!
Quand on n'aime pas un dessin, on ne tue pas les gens, on en fait un plus joli - (Léa 6 ans).
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C'est avec les vieilles "fontes" qu'on fait les meilleurs trips !!!
http://ded31-royal-blog.blogspot.com/
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Re: Un document exceptionnel
J'ai bossé quelque temps dans un centre de production automobile (comprendre usine).
Je ne faisais "que" de la maintenance télécom et informatique sur tout le site. On se déplaçait en bagnole dans les bâtiments quand même !
C'était au début de années 80, et pas mal de choses commençaient déjà a être sous-traitées.
L'atelier de sellerie disparaissait, et les filles qui y bossaient avec.
Les cabines de peinture se remplissaient de robots, et les types qui y avaient passé des années enfermés à respirer les solvants partaient en retraite,... avec leurs potes de l'atelier mécanique.
Et oui car les pièces pré-usinées se baladaient partout sur des chariots automatiques filoguidés.
Au ferrage le début des robots articulés dans tous les sens, capables d'aller souder dans tous les coins les caisses en cours d'assemblage.
Mais l'atelier qui m'impressionnait le plus c'était l'atelier des presses.
Il y avait des vapeurs d'huile en suspension qui donnaient une sensation de brouillard une nuit d'hiver. Tout ce que l'on touchait était gras, y compris ses fringues au bout de quelques heures, et bien sûr le sol pavé de cubes en bois.
Certaines presses étaient immenses. A chaque fois que l'outil descendait lentement et venait frapper la tôle, on sentait l'onde de choc se propager dans le sol et remonter dans tout le corps.
En regardant les gars passer leurs mains sous l'outil de presse pour aller récupérer la tôle formée, et en voyant la puissance des vérins hydrauliques, je me disais que les mecs qui maintenaient les systèmes de sécurité avaient intérêt à connaitre leur boulot.
Il reste quelques ateliers où les machines ont du mal à remplacer l'homme.
Notamment au garnissage, ou beaucoup de choses se font à la main.
Malheureusement on ne peut même pas dire aux gamins "si tu ne bosses pas à l'école tu finiras là".
Après les grands plans sociaux de cette époque dans le secteur automobile et les milliers d'ouvriers remerciés, les constructeurs se sont mis à "utiliser" des intérimaires pour gérer les à-coups des demandes de production. En fait des jeunes, certains diplômés, mais qui cherchaient un moyen de gagner leur croûte.
Pas mal venaient de province, et n'avaient que leur bagnole pour dormir la nuit sur le parking.
C'était assez mal payé en étant quand même un peu qualifié, même avec la prime pour le travail en 2x8.
Alors j'ai fini par chercher autre chose et j'ai assez vite trouvé.
C'est seulement une fois hors de ce milieu que j'ai réalisé qu'il existait un monde meilleur.
Mais tout cela c'était il y a bien longtemps...
Je ne faisais "que" de la maintenance télécom et informatique sur tout le site. On se déplaçait en bagnole dans les bâtiments quand même !
C'était au début de années 80, et pas mal de choses commençaient déjà a être sous-traitées.
L'atelier de sellerie disparaissait, et les filles qui y bossaient avec.
Les cabines de peinture se remplissaient de robots, et les types qui y avaient passé des années enfermés à respirer les solvants partaient en retraite,... avec leurs potes de l'atelier mécanique.
Et oui car les pièces pré-usinées se baladaient partout sur des chariots automatiques filoguidés.
Au ferrage le début des robots articulés dans tous les sens, capables d'aller souder dans tous les coins les caisses en cours d'assemblage.
Mais l'atelier qui m'impressionnait le plus c'était l'atelier des presses.
Il y avait des vapeurs d'huile en suspension qui donnaient une sensation de brouillard une nuit d'hiver. Tout ce que l'on touchait était gras, y compris ses fringues au bout de quelques heures, et bien sûr le sol pavé de cubes en bois.
Certaines presses étaient immenses. A chaque fois que l'outil descendait lentement et venait frapper la tôle, on sentait l'onde de choc se propager dans le sol et remonter dans tout le corps.
En regardant les gars passer leurs mains sous l'outil de presse pour aller récupérer la tôle formée, et en voyant la puissance des vérins hydrauliques, je me disais que les mecs qui maintenaient les systèmes de sécurité avaient intérêt à connaitre leur boulot.
Il reste quelques ateliers où les machines ont du mal à remplacer l'homme.
Notamment au garnissage, ou beaucoup de choses se font à la main.
Malheureusement on ne peut même pas dire aux gamins "si tu ne bosses pas à l'école tu finiras là".
Après les grands plans sociaux de cette époque dans le secteur automobile et les milliers d'ouvriers remerciés, les constructeurs se sont mis à "utiliser" des intérimaires pour gérer les à-coups des demandes de production. En fait des jeunes, certains diplômés, mais qui cherchaient un moyen de gagner leur croûte.
Pas mal venaient de province, et n'avaient que leur bagnole pour dormir la nuit sur le parking.
C'était assez mal payé en étant quand même un peu qualifié, même avec la prime pour le travail en 2x8.
Alors j'ai fini par chercher autre chose et j'ai assez vite trouvé.
C'est seulement une fois hors de ce milieu que j'ai réalisé qu'il existait un monde meilleur.
Mais tout cela c'était il y a bien longtemps...