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deux chansons connues. La première vidéo est pour illustrer musicalement ce que Limobull avait publié. Pour la seconde vidéo, j'ai dégoté ce PDF d'un lycée de Grenoble. On y fait une tout autre lecture de ce titre que ce qu'on a eu l'habitude d'y voir dans les années 70. Pour ceux qui auront le courage de le lire, c'est très instructif : https://www.ac-grenoble.fr/lycee/vincen ... nture_.pdf
Mon crédo, " profiter de tout pour élargir le débat ". Faire ma " grower " en quelque sorte !
Pakapab lé mor san esayé (proverbe réunionnais) Le dialogue et l'écoute pour s'entendre au delà de nos différences.
Ded31 a écrit :Le jour ou ke il est mort, j'ai repris deux fois du dessert !
Ho mon Ded, tu fais ton Desproges
Quand on n'aime pas un dessin, on ne tue pas les gens, on en fait un plus joli - (Léa 6 ans). ---------------------oOo-------------------- C'est avec les vieilles "fontes" qu'on fait les meilleurs trips !!! http://ded31-royal-blog.blogspot.com/
Ce petit commentaire qui fait suite aux propos d'Olivier (Nirlo)
Comme le dit olivier, il faut écouter et interpréter les paroles de cette chanson, et d’autres de la même époque, en se replaçant dans le contexte de la guerre du Vietnam, mais aussi de la crise américano soviétique qui trouva son apogée en 1963 avec Cuba et les missiles installés de part et d’autre. Le monde était tout proche du cataclysme atomique (et nous y sommes de nouveau aujourd’hui avec USA vs Corée du Nord, mais sans plus aucun protest singer pour rassembler les foules). C’est de fin 1962 à fin 1963 que Dylan écrivît ses plus beaux textes comme Masters of War et surtout Hard rain’s, soulevant l’enthousiasme de toute une jeunesse étatsunienne et européenne. A tel point que Dylan fut projeté comme leader mondial de la contestation et qu’il en prît peur, refusant ce flambeau qu’il avait lui-même allumé. C’est lors du festival de Newport de 1963 qu’il séduisit Pete Seeger par la portée de ses textes et sa façon de les chanter à la manière de Woody Guthrie. Seeger enregistra à son tour les chansons de Dylan et les chanta lors de tous ses concerts. Seeger avait une puissance vocale et une prestance sur scène que n’avait pas Dylan ; De plus il s’accompagnait d’une guitare à 12 cordes qui rendait aux textes une plus grande solennité. par ailleurs Seeger revendiquait une appartenance politique, tout comme Phil Ochs, qui lui avait attirée bien des problèmes lors de la chasse aux sorcières sous Mc Carthy dans les années cinquante. Alors que Dylan ne voulait absolument pas se laisser coller une étiquette restrictive. C’est ce qui explique que dès 1964, Dylan opéra une fracture nette avec ce qui l’avait fait connaître du grand public, renonçant à être le porte parole que la jeunesse réclamait et voyait en lui. Il amorça un virage complet, se tournant (avec succès) vers le rock et la guitare électrique. Pete Seeger digéra très mal cette volte face, allant jusqu’à essayer de couper l’alim des amplis à coup de hache lors du Newport Festival de 1964. C’est dans ce contexte que Seeger se décida à écrire ses propres textes comme «Waist Deep in the Big Muddy ( Jusqu’à la ceinture) » afin de reprendre le flambeau et de faire durer la vague. Entre temps Guthrie était décédé. Tom Paxton avait du charisme mais un public assez confidentiel, Joan Baez, bien que militante engagée (auprès de Martion Luther King notamment) se consacrait (magnifiquement d’ailleurs) à l’interprétation de chansons du répertoire anglais du XVIIe et XVIIIe, revues et modifiées par les colons ayant débarqués sur le Nouveau Continent. Dave Van Ronk était aussi un bon compositeur, mais il fût étouffé par Dylan qui lui piqua le très beau texte de The House of risin’sun pour en faire un succès personnel sur son tout premier album en 1961. Phil Ocks, quant à lui, bien qu'étant très engagé politiquement, ne réussit jamais à faire éclater son talent d'auteur compositeur interprète et sombra dans la dépression total, jusqu'au suicide.
FFMC veut aussi dire Fonte Fidèle Mais Capricieuse .
Et pour compléter ce qui disent si bien Nirlo et Limobull, à la base de tous ces chanteurs, il y a eu Woody Guthrie. Né en 1912, Woody s'engagea dans la lutte sociale dès les années 30, vivant avec les journaliers ayant quitté les plaines du middle west pour chercher de l'emploi dans les fermes des vergers de Californie, chassés par la crise économique et la sécheresse (le dust bowl), une période qu'a si bien raconté Steinbeck dans "les raisins de la colère". Woody écrira d'ailleurs une chanson titrée "Tom Joad", le héros du roman de Steinbeck.
Sur sa guitare, il mettait une inscription qui disait "cette machine tue les fascistes". Cet engagement politique très à gauche était très courageux dans l'Amérique de cette époque... Woody a souvent eu les flics et les vigiles des patrons au cul. La musique de Woody Guthrie, directement inspirée du blues des noirs les plus pauvres était très basique : juste sa guitare, trois ou quatre accords majeurs, parfois accompagné de l'harmonica de Sonny Terry, noir et aveugle, de la même génération que Woody. Une de ses chansons les plus célèbres, "hard travelin'" sera reprise et traduite par Greame Allwrihgt, "le trimardeur".
C'est aussi Woody Guthrie qui rendit célèbre "The house of rising sun", une chanson traditionnelle inspirée d'une ballade anglaise qui renaîtra dans le Kentucky comme un standard de la chanson populaire américaine des années 30. Ça donnera "les portes du pénitencier" chez Johnny Hallyday. Woody Guthrie composa près de 1400 chansons qui inspireront toute la génération des chanteurs des années 60, en passant par Pete Seeger. Sans eux, Dylan n'aura peut-être pas fait la carrière qu'il a fait. En France, c'est un certain Hugues Aufray qui fut le premier à chanter Dylan traduit en français.
Dans le grand arbre généalogique des chanteurs d'inspiration américaine, Woody Guthrie est un des pères fondateurs... et avant lui, il y a les chansons populaires des noirs et des américains pauvres des population agricoles et ouvrières.
Woody Guthrie fut un chanteur et compositeur qui dénonçait le "système". Des années plus tard, Johnny Hallyday fut le serviteur du "système"... ce qui n'enlève rien à ses qualités de chanteur-interprète et de bête de scène.
Je suis de la mauvaise herbe, c'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, je suis de la mauvaise herbe, je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés. (G. Brassens) . /__\. (°\=/°) ¨¨¨¨¨
Quand Limobull parle de la présence sur scène de Pete Seeger, j'ai connu ce chanteur en cours d'anglais, quand la prof nous a passé une version live de " This land is your land " reprise en choeur par la foule, comme je n'ai jamais entendu ensuite une telle communion entre l'artiste et les spectateurs. Tiens une chanson de Joan Baez qui évoque le temps de Woodie, même si le héros de la chanson est décédé alors que Woodie n'avait que trois ans :
Par Joan Baez :
,
par Pete Seeger of course :
, beaucoup plus sobre quant à l'accompagnement, et enfin par celui qui est en quelque sorte un héritier de ces chanteurs :
.
Je ne ferai pas le portrait du personnage qui est honoré ici, ceux que ça intéresse trouveront tout ce qu'il faut savoir sur lui via gogole.
Son testament, trouvé sur wikipédia, résume à lui seul le personnage.
(Anglais)
My will is easy to decide, For there is nothing to divide, My kin don't need to fuss and moan- "Moss does not cling to a rolling stone." My body? Ah, If I could choose, I would to ashes it reduce, And let the merry breezes blow My dust to where some flowers grow. Perhaps some fading flower then Would come to life and bloom again. This is my last and final will, Good luck to all of you, Joe Hill
(Français)
Mon testament est facile à décider, Car il n'y a rien à diviser, Ma famille n'a pas besoin de se plaindre et d'ergoter "Pierre qui roule n'amasse pas mousse" Mon corps? Ah, si je pouvais choisir, Je le laisserais se réduire en cendres, Et les brises joyeuses souffler Ma poussière là où quelques fleurs pousseront. Ainsi peut-être qu'une fleur fanée Reviendrait à la vie et fleurirait une nouvelle fois. Ceci est ma dernière et ultime volonté, Bonne chance à tous, Joe Hill.
Marco a écrit : Woody Guthrie fut un chanteur et compositeur qui dénonçait le "système". Des années plus tard, Johnny Hallyday fut le serviteur du "système"... ce qui n'enlève rien à ses qualités de chanteur-interprète et de bête de scène.
Exactement ce que je pense, et ironie du sort ou récupération obligée, ce chanteur dont les engagements politiques rejoignaient ceux de l'inusable Line Renaud, a été encensé par les politiciens de son bord (normal) mais autant par les politiciens de l'autre bord, et même les journalistes " de gauche ", je pense notamment à Collin sur Arte dans son émission " personne ne bouge ". Ne soyons pas mauvaise langue, mais il y a dans ces hommages, autant une reconnaissance de l'incontestable talent de l'artiste (on tient pas l'affiche près de 60 ans si on est mauvais) que de la récupération. " Ah ma p't'ite dame, les voix n'ont pas d'odeur ".
Tiens les " héritiers " (ils s'en seraient bien passé je crois) de Joe Hill, en mettant à l'honneur un feu barbu qui fut un temps l'amant de Piaf :
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Modifié en dernier par nirlo le 17 déc. 2017, 12:05, modifié 1 fois.
Pakapab lé mor san esayé (proverbe réunionnais) Le dialogue et l'écoute pour s'entendre au delà de nos différences.
par Johnny c'était "les portes du pénis entier" Les chansons basées sur des chants de contestation ne lui allaient pas trop bien lui qui était toujours du côté du manche...mais je ne sais pas s'il parlait un mot d'anglais pour comprendre les versions originales.
Marco a écrit :Woody Guthrie fut un chanteur et compositeur qui dénonçait le "système". Des années plus tard, Johnny Hallyday fut le serviteur du "système"... ce qui n'enlève rien à ses qualités de chanteur-interprète et de bête de scène.
Woody Guthrie mériterait à lui seul un post tant il y aurait à dire sur lui. En tout cas, grâce à Jauni on en cause ici
En Février 1978 eurent lieu au Havre 2 concerts exceptionnels en hommage à Woody Guthrie. Il a été enregistré à cette occasion un double album (que j'ai dans ma discothèque vinyle) que je réécoute de temps à autre, question de ne pas perdre la mémoire. Les interprètes de ces concerts étaient nombreux. Il y avait bien sûr Graeme Allwright, mais aussi Martine Habib, Steve Waring, Deroll Adams, Sammy Walker, Roger Mason, Youra Marcus, Marc Robine (et Bouzouki).
Modifié en dernier par Limobull le 17 déc. 2017, 13:26, modifié 1 fois.
FFMC veut aussi dire Fonte Fidèle Mais Capricieuse .
par Johnny c'était "les portes du pénis entier" Les chansons basées sur des chants de contestation ne lui allaient pas trop bien lui qui était toujours du côté du manche...mais je ne sais pas s'il parlait un mot d'anglais pour comprendre les versions originales.
Très tôt il a été au moins sensibilisé à la langue anglaise : 2 ans à Londres (de 3 à 5 ans). Puis enfance avec ses 2 cousines et Lee Halliday, danseur américain, marié avec l'une d'elle. Et comme ils se produisaient tous ensemble dans toute l'Europe, on peut imaginer qu'au moins il comprenait l'anglais.
Limobull a écrit : En Février 1978 eurent lieu au Havre 2 concerts exceptionnels en hommage à Woody Guthrie. Il a été enregistré à cet occasion un double album (que j'ai dans ma discothèque vinyle) que je réécoute de temps à autre, question de ne pas perdre la mémoire. Les interprètes de ces concerts étaient nombreux. Il y avait bien sûr Graeme Allwright, mais aussi Martine Habib, Steve Waring, Deroll Adams, Sammy Walker, Roger Mason, Youra Marcus, Marc Robine (et Bouzouki).
Ouah, tu me le prêtes que je le numérise ? Steve Waring, j'connais, même que, comme un certain Dik Anegarn (excuse l'orthographe) il était passé au p'tit conservatoire de Mireille, celle qui chantait " couché dans le foin ", dans un tout autre registre. Même qu'après j'avais HT un de ses album. De Waring, pas de Mireille. Celui où il y a " le blues de M. Robert, le ver de terre ".
Pakapab lé mor san esayé (proverbe réunionnais) Le dialogue et l'écoute pour s'entendre au delà de nos différences.
Olivier, j'ai gratté sur nénette youtube en tapant "Woody Guthrie concert du Havre 1978" et j'ai trouvé çà. Maintenant si tu veux je peux te prêter le disque à l'occasion
!
