Témoignage, (deux équidés)

[jean louis 37]

bravo Marco ca c'est de la balade et c'est vrai que les routes des pays de l'est de l'époque c'était "sportif"
je n'ai eu qu'une seule expérience aller/retour entre Montlucon et Moscou en 1975 et en poids lourd mon dos s'en rappelle encore

[Jackymoto]

Même la traversée de la Sibérie est goudronnée. Ils étaient en train de construire l'autoroute à Poutine entre St Petersbourg et Moscou.
Idem de la frontière russe à la frontière Polonaise en Ukraine, mais il y avait encore du boulot.

[yvesmetz]

Rouler en caisse pour battre des records, j'vois pas trop !....J'eus, avec une tire de l'administration, parcouru Metz-Limoges en cinq heures, de nuit, sur routes de 2 à 7 heures, pied au plancher d'un bout à l'autre .....Pas de dos de cons, pas de radar, pas un rat, toujours à donf, agglomérations incluses, tous frais payés .
130-140 de moyenne pour 700 bornes, amplement ça le fait .

Pis autrement suis allé, sommes allés, avec mon gamin tout au nord trois années de suite ou presque avec des Peugeot banales, 305d et 405d, frisant ou dépassant chacune 400000 bornes,.. eh ben rien, hormis, la pêche, les vélos sur le toit, la vie à la Davy Crockett, la tête dans les étoiles, les norvégiens, les baleines, les loutres, rennes, élans, etc,... plus le remplacement de l'alternateur le soir venu à Frederikshavn sur le parking de l'embarcadère alors que le témoin du cirque s'allumait depuis Hambourg, et surtout qu'il m'a fallu après avoir payé mon ticson et connement stoppé l'engin, le redémarrer à la poussette, seul à la niaque, pour rejoindre le couloir dédié direction la Suède .
Aussi une réparation de la membrane de pompe à vide avec des propres-sacs pour avoir un peu de freinage avant d'aborder Göteborg au retour .

Etc, etc, etc,...........................

Voilà pour dire que c'qui tient du miracle en 2CV, est tranquille, peinard, avec une Peugeot (c'est c'qu'il vous faut). ...Tout le monde ne peut pas se tromper .
Sincèrement, une deudeuche, R4, tagazous du genre, peut on appeler ça des autos ? ...Oui des tas de tôles !
J'eus ma dose, R4, Diane 4 (je crois),... que vite ras le sac de leurs ferrailles qui bringuebalent, de leurs maigres portières pleine de vide, d'être toujours pied à fond pour ne point avancer, alors qu'il fallait s'amuser, voire voyager ..... Vas faire un tête à queue avec une deuche, des dérapages contrôlés, ou pas, etc,.. même sur la neige ? ....Solution ? ...Tu supprimes un des deux freins avant .

[Ex-Gromono]

Mais pour en suivre une en descente, il valait mieux en avoir une autre ...

[Marco]

bravo Marco ca c'est de la balade...

J'ai plusieurs fois raconté cette aventure sur le forum, les anciens la connaisse. Les photos postées il y a longtemps ayant disparu, j'en remets quelques-unes ici.

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Quand j'avais 20 ans, j'étais dingue de 2CV : j'aimais cette voiture aussi étrange que géniale, sa légèreté et sa robustesse, son moteur de moto, son côté "guitoune" des colonies de vacances, ses aptitudes à passer partout, sa souplesse de chat de gouttière, sa facilité à être réparée, son côté "anti-voiture", pied de nez à la société de consommation, son allure de caricature...
A cette époque encore, elle était abordable (ça a changé depuis !), on en trouvait pour quelques centaines de francs.
Quand je suis passionné par un truc, je me documente, je lis tout ce que je trouve, je fais parler ceux qui connaissent, je les tanne, je fouine, je cherche, je fouille, je regarde, je renifle, je tâte, je goûte, je me couche dessous pour voir ce qu'on ne voit pas au premier abord, ma curiosité n'a pas de limites.

Au gré de mes documentations, j'ai vite appris que la 2CV était allée partout de par le Monde : dès 1953, les lyonnais Jacques Cornet et Henri Lochon ralliaient les deux extrêmes du continent américain, établissant au passage le record d'altitude automobile. En 1957, Cornet repartait pour le Japon en 2CV en passant par la Birmanie, avec le peintre Georges Khim... . D'autres ont rallié le Cap de Bonne-espérance à Oslo en enchainant au passage le Rallye de Monte-Carlo...
En 1958-1959, la messe était dite : Jacques Séguéla et Jean-Claude Baudot, deux étudiants en pharmacie de Perpignan s'élancent pour le premier Tour du Monde avec une voiture française... une 2CV !

Bref, la 2CV était donc allée partout... sauf en Sibérie ! A cause de la fermeture de l'URSS, aucun occidental n'avait jamais rallié Vladivotok, ville interdite, en voiture. Il y eu des traversées de la Sibérie en voiture, mais c'était avant la guerre de 14-18, lors du Paris-Pékin d'août 1904 organisée par le journal "Le matin".
Le Prince Scipion Borghese et le mécanicien Ettore Guizzardi, le journaliste du Corriere della Sera et du Daily Telegraph Luigi Barzini , la femme du prince, Anna Maria, les accompagne sur une Itala 4 cylindres, accomplissant le trajet qui les ramène en France en 44 jours. Ils précèdent les français Charles Godard et Jean du Taillis (journaliste du Matin), sur Spyker en 64 jours, suivis des français avec deux De Dion-Bouton, Georges Cormier, Victor Collignon et le mécanicien Bizac.

Puis, les Soviets s'emparent de la Russie à partir de 1917 et ce qui deviendra l'URSS sera fermée aux voyages individuels durant 70 ans. Même André Citroën, en 1932, se verra opposer un refus pour son raid asiatique en autochenilles, lequel sera finalement scindé en deux groupes, via l'Asie centrale, aux départs de Beyrouth et de Pékin, avec une jonction à Kashgar.
Il faudra attendre la fin de l'URSS en 1991 pour qu'un raid Paris-Pékin passant par la Russie se fasse, sous l'impulsion de René Metge et de l'organisation du Paris-Dakar, en septembre 1992 : Ce marathon de 16 000 km est remporté par Pierre Lartigue et Michel Périn sur Citroën ZX Rallye-raid.

Le même été, avec mes potes et infiniment moins de moyens, nous testons un A/R Paris-Minsk à bord d'une Peugeot 504 de 1969 empruntée au père de la femme de mon ami Tug, histoire de voir comment se traverse cette soit-disant terrible frontière russe dont tout le monde nous assure qu'elle est infranchissable pour des particuliers sans organisation... et ça marche !
La route en 2CV prévue pour l'été 1993 est donc possible !
Le premier semestre est consacré à la préparation de deux fourgonnettes, une 2CV AK 400 de 1976 achetée 1500 F et une Acadiane accidentée (choc avant et plate-forme pliée) rachetée 500 F.
Ça fait 10 ans déjà que je roule en Deudeuche, j'ai de la pièce en rab' et un CAP de mécanicien automobile au tableau, obtenu en candidat libre après un stage de 10 mois à l'AFPA.

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Les châssis sont renforcés selon les préconisations de Citroën pour le Raid Afrique de 1973, je monte mes meilleures pièces en stock, on installe un réservoir supplémentaire latéral et munis d'un simple visa touristique en poche (sans dire qu'on y va en bagnole), nous nous élançons vers l'immensité russe le 19 juin 1993.
Comme pannes, nous comptons un régulateur de charge électrique HS en Belgique sur l'AK 400, un fil de bougie défectueux (panne mystère et intermittente, entre Berlin et Moscou) sur l'Acadiane, un goujon d'amortisseur AR cassé à raz du châssis sur l'Acadiane dans le Tatarstan et un roulement de boîte de vitesses explosé à Novossibirsk sur l'AK 400... et deux crevaisons !
La moitié du trajet s'est déroulée sur de la piste (en fait la route principale trans-sibérienne), souvent transformée en bourbiers d'apocalypse, défoncée par les camions Ural 6X6 semi-remorques faisant le transport de grumes.
Je pense qu'avec des voitures conventionnelles, nous ne serions pas passés : seules des 2CV pouvaient accomplir cet exploit en deux-roues motrices et ça, ça a drôlement impressionné les Russkofs !

16 000 km plus loin et 55 jours plus tard, Aldo, Karim, Pascal, Tug et moi-même avons été les premiers français à rallier Vladivostok par la route et en 2CV ! Une nouvelle page de la légende fut ajoutée au palmarès de cette voiture qui est plus qu'une voiture...
La 2CV, c'est un art de vivre !

Le temps et les finances nous ont manqué pour envisager un retour par la route (ce n'était de toute façon pas prévu au départ) et nous avons laissé nos vaillantes deux-pattes à Vladivostok.

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[Thierry du 17]

J'en ai eu une pour aller au boulot dans les années 60, bien content de l'avoir même si ça se traînait.
J'ai perdu la portière avant droite en roulant et ai eu la capote arrachée en croisant un camion. Elle pouvait rouler avec un cardan en moins, avec une seule roue motrice, à condition de bloquer le frein correspondant avec les cames de réglage .

[nirlo]

L'Acadiane a un chassis d'origine ou c'est une adaptation aux routes soviétiques ?

[claude et flo condrieu]

En 79, une 2 CV camionnette courte, je ne sais plus le type.

C'était celle qui servait au garage pour aller chercher les pièces détachées chez Laurent auto.

Mise au rebut, le patron me l'a donnée, elle a finie façon tente Trigano après trois tonneaux aux mains de ma souris de l'époque...

[fab le motard]

Marco,
on dirait qu'il y a de grosses antennes sur le toit de vos boite de conserve.
c'était pout capter le wifi russe de l'époque ?

[Dom]

Dom, si tu n'es jamais monté à l'arrière d'une DS, prépare le sac à vomi !

Ça me rappellera les départs en vacances avec la CX, mes deux frangines, la mémé, les parents. 6 dans la bagnole et mes sœurs qui n'appréciaient pas le confort hydraulique...

[Dom]

Jean-Louis, Yves, Marco, je m'abreuve de vos histoires. Je n'ai jamais tenter l'aventure mais qui sait, la vie nous réserve bien des surprises.

[Ded31]

J'ai pas compté combien j'en ai eu ...
Je me souviens de 2 camionnettes, la 250 et la dernière en 400 (moteur de deuch 6).
Je me souviens aussi que j'étais content de passer à autre chose, même si j'en garde un bon souvenir.

[yvesmetz]

Mais pour en suivre une en descente, il valait mieux en avoir une autre

Gamin, 18-19 ans, j'eus dit, lors d'un stage chez BMW France situé encore à Fresne, qu'une deudeuche "ça tient le pavé",... ça fit sourire pontifes et compagnie, qui me rétorquèrent simplement et gentiment, oui à 60-80 à l'heure !
A 150-200, risques de désintégration assurés, pour sûr !....Vitesses qui étaient miennes à chaque essai pour gagner ma croûte et m'en retourner un temps chez moi en Diane Citroën .... Oui en retrouvant mes pédales douces .
Non, en ces conditions, tombé d'en haut, pas possible d'apprécier ce tacot de 2CV .

[Ex-Gromono]

Il faut surtout que ça tourne pas mal , les gorges de l'Arly ont révélées un pilote de course dont j'ai oublié le nom .
Celles du Verdon ont vues une 2002Tii se faire déposer par un Hy . Le conducteur roulait en Berlinette dans le civil ... Et j'étais passager...
150/200, c'est en plaine, ou sur le plateau de Carpiagne, un client se plaignait de vibrations dans le volant de sa 30 Cs
BMW France était passé à Strasbourg ...

[eglishadow]

ben c''était une voiture très économique à sa sortie, un fait exprès et on en trouvait pour pas cher d'occase, pièces dispo, facile à bricoler au cas où…
Après , c'est aussi une philosophie : oui on se traine , un peu moins avec la 2 CV 6 qui avançait un peu plus vite.
à la fin des années 60, moi et les copains on se tournait davantage vers les 4 CV Renault, que l'on trouvait pour rien et nous partions assez loin avec

Ici à Portimao en 69, on avait viré les portières pour les balades locales (à l'heure actuelle ils enverraient le GI GN et on serait en tôle), et il n'y avait qu'un seul hôtel, région pauvre et pas bousillée comme par la suite par le tourisme :

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