Marco a écrit :Tonton a écrit :...le cassoulet c'est pas évident ...Avec ce plat c'est vrai , faut éviter d'aller au théâtre juste après ....
J'avais un copain qui adorait ça, mais comme ça lui donnait des flatulences, sa femme n'en cuisinait jamais. Chaque année, à son anniversaire, il s'attendait à la surprise que sa femme lui en prépare un le soir, à son retour du boulot... hélas, jamais le cassoulet n'apparaissait et d'année en année, il recevait en cadeau un livre, une cravate, un bel outil de bricolage... mais jamais de cassoulet !
Un beau jour, celui de son anniversaire, au moment de partir au bureau, sa femme l'embrasse tendrement en lui promettant une surprise pour le soir.
Il part guilleret vers sa station de métro, espérant enfin que, depuis le temps, son désir se réalisera. Mais au cours de la matinée, alors que les heures s’égrènent, il se met à douter : non, le cassoulet tant désiré n'arrivera pas, pas plus ce soir qu'au cours des années passées.
C'est alors qu'il prend la décision, à l'heure du déjeuner, de s'offrir un cassoulet au restaurant... le meilleur, le cassoulet royal, dans le meilleur restaurant de cassoulet de la capitale ! Après tout, c'est son anniversaire, nom d'une pipe de saperlipopette !
Une fois son désir assouvi, régalé et rassasié, il retourne, heureux, le ventre plein, à son bureau. Mais les effets délétères de la digestion d'une telle ingestion de haricots gras et bien cuits ne tardent pas à se manifester : alors que file l'après-midi, c'est un festival de gaz fusants, de pets foireux ou d'explosions sous pression difficiles à contenir, produits par la tripe en folie et la saturation critique de son appareil digestif soumis à une activité des plus intenses. Au bureau, ses collègues prennent le large, on ouvre les fenêtre et bientôt, tout le monde est prêt à s'enrhumer dans les courants d'air plutôt que de suffoquer sous les pestilences fétides résultantes de la fermentation des denrées gastronomiques élevées en art majeur de la culture française. Ses chefs lui accordent même la possibilité de partir plus tôt.
Le retour en métro se fait sous le regard soupçonneux des autres voyageurs qui se tassent à chaque bout du wagon pour lui laisser toute la place sur la banquette centrale. Enfin, il arrive au pied de son immeuble et les étages seront péniblement gravis, chaque marche passée se ponctuant d'un "prout" sonore et libérateur.
Il sonne et sa femme vient lui ouvrir : aussitôt, elle lui bande les yeux et l'entraine au salon, lui annonçant "une surprise" tandis qu'il se retient dans d'intenses efforts de congestion, contractant tant qu'il peut ses sphincters dans une tentative désespérée de contenir les soubresauts de ses boyaux en révolte. Vite, que la surprise vienne, nom de dieu !
Mais le téléphone sonne et sa femme lui demande de patienter encore un peu, yeux bandés, là, debout dans le salon, soumis à une élévation de pression gazeuse de moins en moins supportable.
Et papati et papata, il entend son épouse se perdre en bavardages dans la pièce d'à côté, ce putain d'appel ne finira donc jamais, non d'une crotte, qu'elle raccroche bon sang, merdalors, putain d'bordel, je vais finir par chier dans mon froc, moi !
Et papati et papata, ça dure, ça doit être encore cette conne de Simone qui l'appelle... il n'en peux plus, faut relâcher de la pression. Alors, tout doucement, contracté à l’extrême, il laisse filer un fusant à peine audible, mais long, long... et la pièce s'emplit d'effluves nauséabondes de méthane et d'hydrogène sulfuré de haute gradation sur l'échelle Séveso-2... une horreur ! Mais putain qu'ça fait du bien ! Et puisque sa femme est toujours au téléphone, allons-y, paf, pof, prooouuuuut, rakatakatak, pfffffiiiiiiiiiiouuu-globrlbrbrobriouglou pshiiiiiiii... pêt-pêt-pêt-pêt ! Il se met à l'aise, il desserre sa ceinture de pantalon, béat, il se délasse la tripe, nom de dieu qu'c'est bon, j'en pouvais plus !
Mais sa femme vient de raccrocher ! Vite, il reprend une attitude digne des circonstances solennelles qui l'attendent...
...alors, sa femme lui enlève son bandeau des yeux et là, là... vingt personnes lui font face, se pinçant le nez en chantant, nazillards et crispés :
"'oyeux anni 'ersaire, 'oyeux anni' ersaire..." !
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