jadisenhiver a écrit :...quelle sacré bonne femme Lucie Baud

même si le film de Mordillat n'est pas une grande réussite et que le sujet aurait mérité plus de passion et de chaleur ! ...
c'est vrai... et c'est un fait que les téléfilms évoquant cette période (le début des luttes ouvrières et du syndicalisme) sont souvent un peu "plats". Entre vérité historique et mise en exergue d'un personnage central, entre romance et réalités, on reste souvent sur sa fin. "La mélancolie ouvrière" m'a fait penser aux téléfilms comme "Jaurès, naissance d'un géant", avec Torreton ou "Louise Michel" avec Sylvie Testud.
Mais l’intérêt de "La mélancolie ouvrière", c'est d'avoir aussi abordé le féminisme et la société machiste totalement patriarcale de cette époque, machisme auquel les "chefs" syndicalistes n'échappent pas non plus, tout comme la dérive partisane et autoritaire des syndicats qui s'enrégimentent, reproduisant les mécanismes de domination et de hiérarchie qui dévitalisent l'objet initial des luttes. La mise en concurrence avec les immigrés (les ouvrières italienne dans le film), encore plus misérables, encore plus exploitées, est aussi un aspect remarquable de cette histoire.
Il manque un "souffle" à ce téléfilm qui aborde pourtant assez finement des mécanismes sociaux et politiques toujours d'actualité aujourd'hui.
On se consolera avec la peinture acide qui est faite des exploiteurs (propriétaires, curés, contremaitres...), de sacrées ordures, absolument dégueulasses !
