J'en étais donc resté à mes années de lycéen qui allait entrer en Fac (sans trop savoir quoi faire de précis) avec les premiers éléments de ma première "chaîne Hi Fi"
Platine Technics et ampli Sony.
Il me fallait des enceintes et, déçu par les JBL écoutées mais pas totalement conquis non plus par les Celestion Ditton, je cherchais l'oiseau rare, la quadrature du cercle ...
Un copain, qui comme moi lisait les revues de l'époque, me parlait régulièrement d'une petite marque française qui venait de remporter un prix au CES de Las Vegas, qui avait bonne réputation et, qui plus est, fabriquait dans la région.
3a (pour Art et Acoustique Appliquée).
En effet, l'usine était située dans une zone artisanale d'abord à St Laurent du Var et puis à Antibes.
Le père d'un copain qui avait une petite usine de sérigraphie et qui bossait avec Daniel Dehay (le fondateur de 3a) avait même réussi à nous organiser une petite visite guidée de l'usine d'Antibes.
Il y avait une gamme couvrant à peu près tous les registres d'une installation domestique.
3a prétendait fabriquer l'essentiel de ses hp.
D'ailleurs, selon les séries sur une même enceinte, les boomers étaient blancs ou noir et nous n'avons jamais eu d'explication claire là dessus, s'agissait-il de membranes différentes ? D'une simple affaire de couleur de la matière ?
3a était vraiment un tout petit constructeur.
Voici la Master Control qui avait remporté un prix à Las Vegas, elle est en blanc sur la photo au dessus
le tweeter est un Fostex à ruban si je me souviens bien.
L'écoute était d'une transparence vraiment étonnante.
Le grave était asservi, donc l'enceinte était branchée sur le secteur, un asservissement dont je ne me souviens plus des caractéristiques exactes, le médium et l'aigu étaient eux classiques.
C'était malgré tout une enceinte chère pour l'époque, surtout par rapport à mes critères du moment car par la suite ...
Un autre modèle marchait très bien, l'Adagio
une élégante petite colonne sans asservissement, je me souviens qu'avec un ensemble Quad au cul elle passait très bien le piano
(les photos ne respectent pas les échelles entre les modèles, sorry)
et voici l'Andante Ultra Linéaire
elle aussi asservie au niveau du grave comme la Master Control mais avec des hp différents et un tarif moins élitiste
il y avait en outre 4 positions de réglage je crois du mode d'asservissement en fonction du positionnement de l'enceinte dans la pièce, contre un mur, dans un angle etc ...
En ces années 70 où il y avait un véritable engouement pour la Hi Fi
3a avait plus ou moins sa boutique attitrée, à Nice rue de la Buffa (me souviens plus du nom, mais la tenancière était une belle brune très sympathique et probablement la maîtresse de M. Dehay).
Il y avait pratiquement toute la gamme d'enceintes du fabriquant mais aussi quelques autres marques dont le but était quelquefois de jouer les faire valoir pour les produits "maison".
On avait donc pu écouter une grande partie de la gamme et donc les trois modèles cités plus haut.
La colonne Adagio aurait nécessité une meilleure amplification pour révéler son potentiel, puisqu'à l'occasion d'une autre écoute (plus tard et dans une autre boutique) avec un Quad 405 j'avais été vraiment bluffé par le résultat, mais là il n'y avait qu'un ampli japonais, un truc super à la mode dans les revues, un Technics tout noir de 72 watts par canal et dans cette config il ne davait pas arriver à tenir suffisamment les 3 hp de l'enceinte.
Alors que l'Andante avec son asservissement devait moins le solliciter et elle se révélait plus brillante à l'écoute, avec un niveau de grave supérieur, à la fois puissant et assez rapide (et quand on est jeune on est sensible aux "belles basses" comme on disait alors).
Et c'est donc celle là que j'ai finalement choisi d'acheter, son tarif, dont je n'ai plus le moindre souvenir, la plaçait très correctement par rapport aux concurrentes et j'ai franchi le pas.
La Master Control était de toutes façons au dessus de mes moyens et manquait de grave à mon goût, en tous les cas par rapport à ce que je recherchais à l'époque.
La marque a continué pendant quelques années et puis elle semblait avoir disparu du paysage, mais en faisant quelques recherches pour animer cette rubrique je suis tombé là dessus, et j'ignorais la suite du parcours de Daniel Dehay.
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