L'étoffe des Héros

[Skyranger]

Chuck Yeager s'est envolé. Quel bonhomme!!!


Chuck

[paquito 35]

Tu devrais lire la vie de Bob Hoover, avec Chuck Yeager, il fait partie des aviateurs les plus incroyables qui soient.
La première page du bouquin, t'es mort de rire, Bob Hoover, pilote d'essai, rencontre un autre mec dans le ciel, ils se mettent tous les deux en vrille dos à plat, c'est hyper violent.
C'est à celui qui sortira de vrille le dernier qui paiera sa Bud.
Après atterrissage, Bob Hoover va voir le type de l'autre avion, c'était Chuck Yeager.
Tous le deux sont morts de vieillesse, Bob Hoover a du piloter jusqu'à 90 ans.

[Skyranger]

Je lis tout sur les aviateurs, clairement entre les pilotes de 14, ceux de l'entre-deux-guerres, ceux de 40 tous pays confondus, à comparer les motards sont des tapettes en tutus roses.

Mais bon, on va pas les énerver nos motards, sont sûrs d'êtres des héros....

(surtout s'ils ont roulé dans 2 cm de neige)

[paquito 35]

je vais te retrouver le bouquin de Bob Hoover, tu vas te marrer.
T'étais quand au Ladakh ?

[paquito 35]

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[paquito 35]

Du coup, cela me donne envie de relire le livre.

J'étais allé au meeting d'Oshkosh Wisconsin, avec un pote en Cessna 172, en 1988.
On avait vu Bob Hoover faire de la voltige avec un Aero Commander, sur un moteur, puis sur l'autre moteur, puis en planant sans moteurs, il venait se garer sur le parking hélices calées avec l'élan.

Il était vachement connu pour ses vidéos où il se filmait en train de tourner des tonneaux barriqués tout en se versant du thé dans un mug sur la casquette du poste de pilotage.
En vol dos, le thé coulait vers le haut, il n'en mettait pas une goutte à coté.

On avait rencontré les deux frères Burt et Dick Rutan, concepteurs entre autres du Vari-Eze et du Voyager, et justement, Dick est marié à Yeana, la fille de Chuck Yeager, avec laquelle il a fait le tour du monde sans escale avec le Voyager.
Comme quoi le monde est petit !

[Jackymoto]

Dans les acrobates du Limousin, il n'y a que Maryse Bastié qui s'est tuée en zinc...qu'elle ne pilotait pas, mais elle était aussi bourrée que les autres. C'était après la présentation du Nord Atlas à Lyon Bron. Malinvaud est mort d'une crise cardiaque après un meeting, Pol Desselas à
un grand âge dans son lit. Ils avaient fait toutes les conneries possibles et imaginables et plus ils avaient bu, plus ils repoussaient les limites.
Les casse croûtes de l'aéro club étaient célèbres...comme les entoilages d'ailes sur le comptoir du bistro d' à côté. De sacrée vedettes!

[paquito 35]

J'ai trouvé la vidéo du thé :

https://www.youtube.com/watch?v=V9pvG_ZSnCc

[paquito 35]

et celle du Shrike Commander :

https://www.youtube.com/watch?v=PT1kVmqmvHU

[Marco]

De sacrés types !
Jeune, j'avais lu l’Étoffe des héros et c'est ainsi que j'ai appris qui était Chuck Yeager.

Un autre bouquin qui m'a fasciné, c'est l'histoire de l'escadrille Normandie-Niémen et de ses pilotes, raconté dans le livre d'Yves Courrières que voici :

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Je le relis régulièrement, tant cette histoire vraie se lit comme un livre d'aventures.
Ces pilotes de guerre français, genre "têtes brûlées", qui ont refusé la défaite de juin 40 et qui ont rejoint la chasse soviétique et ses Yak-3 ont été aussi de sacrés bonshommes, d'autant que sur le front russe, en plein hiver, c'était du dur de dur.
Pour eux, la victoire finale n'était pas une option car leur "passage à l'Est" signifiait leur condamnation à mort par le régime de Vichy : en faisant librement ce choix, aucun n'était alors certain de ne jamais revoir la France.

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Au fil des pages, on croise des types d'une trempe comme il y en a peu. Certains sont liés à d'autres personnages, comme Igor Eichenbaum, un russe chef-mécano de l'escadrille Normandie-Niémen, fils de Vsevolod Eichenbaum, le fameux "Voline" anarchiste qui fut le conseiller de Nestor Makhno durant la Maknhovcthina et qu'on retrouve dans le roman de Michel Ragon "La mémoire des vaincus" sur l'histoire des anars durant la période allant de la Bande à Bonnot jusqu'à 1968.
Il y a aussi Kostia Fedzer, l'oncle du pilote français Gérard Fetzer qui deviendra un temps, le directeur du Musée de l'air du Bourget.
Et puis il y a le Cdt Pierre Pouyade, dit "Pépito" et le pilote aristo Roland de la Poype, qui sera plus tard, une fois devenu ingénieur plasturgiste et pionnier de cette discipline, l'inventeur du berlingot Dop ou de la Citroën Mehari.
Tous avaient eux aussi l'étoffe des héros et c'était évidemment des as du manche à balai, à bord des Yak-3, avions très rustiques mais vifs et rapides.
Ces gars ont été admirables, au point parfois d'aller au crash avec leur mécano russe, lesquels n'avaient pas de parachute quand ils montaient à bord, accroupis derrière le cockpit, préférant risquer de se tuer en tentant un atterrissage désespéré plutôt que de s'éjecter et se sauver seul en laissant mourir leur mécano soviétique.
Les russes qui sont de grands sentimentaux ont été extrêmement touchés par ces comportements chevaleresques.
Beaucoup sont morts au combat, après avoir accumulé les "victoires" (ennemi abattu) et les survivants ont reçus les plus hautes distinctions soviétiques.

Une salle leur est entièrement consacrée au Musée de l'air et de l'espace du Bourget : toutes les légendes et indications sont rédigées en français et en russe, car les Russes y viennent fréquemment, c'est une histoire très importante pour eux. Tous les Russes la connaissent et pour eux, cela les lie à la France d'une manière indéfectible... si vous voyagez en Russie encore aujourd'hui, en soirée chez des amis, proposez de porter à toast à l'escadrille Normandie-Niémen et, les larmes aux yeux, on vous embrassera chaleureusement.

A la fin de la guerre, Staline a offert aux pilotes français survivants le Yak-3 qu'ils pilotaient au combat et c'est ainsi qu'ils sont revenus se poser au Bourget. Un seul de ces avions subsiste encore, complet et il est exposé dans l'espace Normandie-Niémen du Musée de l'Air.

[nirlo]

Un film que j'ai au moins vu 5 fois !
A la Réunion, la gloire aérienne locale c'est Rolland Garros of course !

[aegirson2]

Et oui, une légende est décédée.... à un âge vénérable, mais c'est triste quand même.
Une époque se tourne. Des pilotes de la seconde WW il ne doit plus en rester beaucoup. Et des pilots d'essais des années 50 non plus.
Mon grand père était mécanicien d'essai naviguant sur Vautour dans les années 50-60. Moins dangereux que le Bell X1... mais à peine !
Et passer le mur du son en Vautour, c'était possible, mais il fallait insister !

[Ex-Gromono]

je lis tout sur les aviateurs, clairement entre les pilotes de 14, ceux de l'entre-deux-guerres, ceux de 40 tous pays confondus, à comparer les motards sont des tapettes en tutus roses.

Pourrais-tu fermer ta bouche ?

[JacquesD]

De marco à propos de Normandie-Niémen :
[i]"Ces gars ont été admirables, au point parfois d'aller au crash avec leur mécano russe, lesquels n'avaient pas de parachute quand ils montaient à bord, accroupis derrière le cockpit, préférant risquer de se tuer en tentant un atterrissage désespéré plutôt que de s'éjecter et se sauver seul en laissant mourir leur mécano soviétique"[/i].

En juin 1968 , j'ai vu une émission télé à ce sujet, un général russe était venu à Paris pour cette occasion.
Il a raconté cette histoire avec les larmes aux yeux, à l'époque des faits il était l'opérateur radio en ligne avec cet avion, il entendait le mécano, enfermé dans l'espace derrière le siège du pilote, crier au pilote de sauter car l'avion était en difficultés à cause d'un tuyau d'huile éclaté qui arrosait le pare-brise de l'avion.
Le pilote pensait pouvoir se poser, mais il s'est crashé à l'atterrissage.
Vingt-cinq ans environ après les faits, ce général était encore très ému par ces souvenirs, il avait dû en voir des vertes et des pas mûres avec Stalin et ses successeurs.

[Marco]

De marco à propos de Normandie-Niémen :
[i]"Ces gars ont été admirables, au point parfois d'aller au crash avec leur mécano russe, lesquels n'avaient pas de parachute quand ils montaient à bord, accroupis derrière le cockpit, préférant risquer de se tuer en tentant un atterrissage désespéré plutôt que de s'éjecter et se sauver seul en laissant mourir leur mécano soviétique"[/i].

En juin 1968 , j'ai vu une émission télé à ce sujet, un général russe était venu à Paris pour cette occasion.
Il a raconté cette histoire avec les larmes aux yeux, à l'époque des faits il était l'opérateur radio en ligne avec cet avion, il entendait le mécano, enfermé dans l'espace derrière le siège du pilote, crier au pilote de sauter car l'avion était en difficultés à cause d'un tuyau d'huile éclaté qui arrosait le pare-brise de l'avion.
Le pilote pensait pouvoir se poser, mais il s'est crashé à l'atterrissage.
Vingt-cinq ans environ après les faits, ce général était encore très ému par ces souvenirs, il avait dû en voir des vertes et des pas mûres avec Stalin et ses successeurs.

Ouais, ce pilote était Maurice de Seyne : victime d'une fuite d'essence dans la cabine peu après un décollage, aveuglé puis intoxiqué par les vapeurs d'essence et un début d'incendie, il cherche en vain à atterrir. Il reçoit l'ordre de sauter, mais il refuse par solidarité avec son mécanicien Vladimir Belozub qui ne dispose pas d'un parachute. Il s'écrase finalement au sol lors de sa dernière tentative d'atterrissage. Leur mort fut immédiatement connue dans toute la Russie. Sur ordre personnel de Staline, ils furent enterrés dans une tombe commune.

Les pilotes français de Normandie-Niémen étaient les protégés du général Zakharov qui commandait la division aérienne comportant l'escadrille, un colosse rude, pilote lui-même et extrêmement bienveillant avec "ses" français. Quand ils débarquent en Russie, ils sont considérés, bien que rebelles à Vichy, comme des "capitalistes" dans l'URSS de Staline, en proie à une paranoïa extrême où un simple mot peut devenir un billet simple pour le goulag, ou carrément la balle dans la nuque.
Les Français, indisciplinés et facétieux, font toutes les "conneries" possibles : sorties clandestines pour aller faire du charme aux dames (l'armée russe compte beaucoup de femmes, y compris des pilotes), ils jouent aux acrobates avec leurs Yak, bref, ils rendent dingues les commissaires politiques du Parti, véritables garde-chiourmes pervers de toute la société soviétique. Mais le général Zakharov veille et protège ces français qui prennent tous les risques pour combattre aux côtés des Russes.