Marco a écrit :druid a écrit :...les moyens d'être communistes... la gauche caviar.
Tu dis des conneries, Druid. C'est quoi, "avoir les moyens d'être communiste" ? Mon père a été communiste toute sa vie, il a adhéré au PC clandestin pendant l'occupation à l'âge de 16 ans, c'était très risqué ! Toute sa vie, il a été salarié pour des patrons (il était ouvrier tapissier), il n'a jamais voulu accepter de devenir chef d'atelier avec une meilleure paye, il disait "je suis communiste et délégué syndical, je ne peux pas être dans le camp du patron". Jusqu'au bout (il est mort à 61 ans), il est resté fidèle à ses idées... jusqu'au bout, il est allé en manif', le poing levé, parce qu'il disait qu'il ne faut jamais se résigner.
On ne vivait pas dans la misère, mes parents bossaient tous les deux, on vivait en HLM, mais y'a jamais eu d'argent en trop, pas de quoi se payer une bagnole neuve, pas de quoi acheter le pavillon en banlieue et les vacances, c'était en en camping. On n'a pas été malheureux, on vivait dans une ville communiste et y'avait tout pour les mômes : les colos, la culture, le sport, la médecine au dispensaire municipal... autour de moi, y'avait beaucoup de communistes, des ouvriers, des fonctionnaires, des profs, des animateurs, tous partageurs, tous animé d'un espoir d'une société plus juste, plus fraternelle pour tous, quelles que soient leurs origines ou leurs religions. Des riches, je n'en ai pas vu quand j'étais môme, je ne savais pas que ça existait dans la vraie vie, celle que je vivais en tout cas.
La "Gauche caviar", on la voyait à la télé et dans le showbiz... c'était Montant, c'était des acteurs, des chanteurs (pas tous, hein !) et puis ça a été les anciens soixante-huitards, Cohn-Bendit, Serge July et puis surtout, les socialistes, ceux qui prônaient l'économie de marché (on voit le résultat)... les communistes ne les aimaient pas.
Les communistes français se sont ont parfois gouré, ils ont suivi Moscou dont ils ne voulaient pas admettre la dictature des régimes soviétiques... ils ont avalé des couleuvres, mais ils étaient sincères dans leur foi communiste, du moins chez les militants de base.
On leur doit les lois de progrès social du Conseil national de la Résistance dont nous bénéficions toujours aujourd'hui, même si elles ont été salement ratiboisées par la suite.
Je ne cherche pas à te convaincre, ni toi ni d'autres, mais quand je lis ce que tu écris, je pense à mon père qui aurait coupé son sandwich en deux pour t'en filer la moitié s'il t'avait vu claquer du bec, sans rien te demander en échange, juste parce qu'il ne concevait pas qu'on puisse manger à côté d'un mec qui a faim.
Et quand je vois aujourd'hui des pauvres, des chômeurs, des laissés pour compte et des descendants d'immigrés qui s'apprêtent à voter pour la Jean-Marine, ça me dégoute et je me dis que décidément, les gens ont la mémoire courte.
Gauche du travail, droite des valeurs.