... suite
Bond et son guide-interprète ne s’étaient pas installés à l’intérieur du "chaudron" (le camp ressemblant à un gigantesque cratère sur les flancs duquel campent les chasseurs d’éléphants
et au fond duquel ils se livrent à de viriles démonstrations de puissance
quand ils ne vont pas y consommer des boissons fermentées)
mais, pour d’évidentes raisons, à l’extérieur du camp, dans la forêt avoisinante
et ils purent ainsi, sans se faire repérer, tenter de localiser l’éléphant de la Reine mais, s’ils crurent à plusieurs reprises le découvrir
il leur fallut bien vite déchanter
la pauvre bête était soit retenue prisonnière
soit, plus probablement, morte de froid... ou d’’autre chose
Effectivement à l’hôtel du Bœuf
dans un endroit que la décence interdit de nommer
("rapproche-toi elle est plus courte que tu ne le penses")
leur nouveau contact, un biker allemand
("si tu peux lire ça c’est que ma femme est tombée")
leur confirma que les services secrets soviétiques avaient occis le malheureux pachyderme pour en faire des Curry Wurst
Ils prirent donc le chemin du retour et, si le Strassenfürer semblait insensible aux basses températures, jamais Bond n’eut plus froid de sa vie : durant la première demi-heure il avait chaud, durant l’heure qui suivait il se sentait bien, mais après une heure et demi de route une plaque de métal glacé lui pesait au travers de l’estomac et ses jambes se mettaient à trembler ; quant à ses mains et ses pieds il se demandait s’il en avait encore
Après deux jours de voyage ils atteignirent la France
où ils firent halte dans le Jura pour rendre hommage, au passage, au président à vie de l’Aramacv, dit "le Zident"
et, paradoxalement, c’est sur les routes de France qu’ils essuyèrent les pires conditions
Si la vaillante petite machine avait merveilleusement fonctionné
Bond n’était pas fier lorsque Moneypenny l’introduisit dans le bureau de "M" :
"Alors Bond, une fois n’est pas coutume, il semblerait que vous rentriez bredouille ?"
"Eh bien monsieur…"
"En fait cela n’a aucune importance. La requête que nous avait transmise Buckingham Palace avait été quelque peu déformée. Ce n’est pas l’éléphant de la Reine qui a disparu mais son hippopotame. Vous reprenez la route demain au guidon d’une Ariel
et, cette fois-ci, avec un guide-interprète parfaitement germanophone et, surtout, très discret
The End
* *
*
Ian Fleming "Bons baisers de Solla"
Glidrose Productions LTD
PCC Captain Bertie